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10 Montant aussitôt dans une barque avec ses disciples, il vint dans le pays de Dalmanutha[1]. Et les Pharisiens l’étant venu trouver, commencèrent à disputer avec lui, lui demandant, pour le tenter, un signe du ciel. Mais, poussant un profond soupir, il dit : Pourquoi cette génération demande-t-elle un prodige ? En vérité, je vous le dis, il ne sera point donné de prodige à cette génération. Et les laissant, il remonta dans la barque et passa de l’autre côté de la mer.

14 Or, les disciples oublièrent de prendre des pains, et n’avaient qu’un seul pain avec eux dans la barque. Et Jésus leur donna cet avertissement : Gardez-vous avec soin du levain des Pharisiens et du levain d’Hérode[2]. Sur quoi raisonnant entre eux, ils disaient : Nous n’avons point de pain[3]. Jésus s’en aperçut et leur dit : Pourquoi vous entretenez-vous de ce que vous n’avez point de pain ? N’avez-vous donc encore ni sens ni intelligence ? Votre cœur est-il encore aveuglé ? Avez-vous des yeux pour ne point voir, des oreilles pour ne point entendre ? Et ne vous souvenez-vous point, quand je rompis les cinq pains entre les cinq mille hommes, combien vous remportâtes de corbeilles pleines de morceaux ? Ils lui dirent : Douze. Et quand je rompis les sept pains entre les quatre mille

  1. Saint Matthieu, dans la contrée de Magédan, à l’E. de la mer de Tibériade, et voisine de Gérasa. Dalmanutha, nommé par saint Marc seul, était aussi dans cette région (Patrizzi) ; ou bien c’était le nom du district auquel appartenaient Magédan et Gërasa (Allioli).
  2. Saint Matthieu, des Sadducéens. Il est probable qu’Hérode Antipas était attaché aux opinions de cette secte.
  3. Dans leur pensée, Jésus craignait qu’ils ne se fussent procuré ou ne se procurassent du pain auprès des Pharisiens et des Sadducéens.