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barque, tout à coup vint à lui, du milieu des sépulcres, un homme[1]possédé d’un esprit impur. Il faisait sa demeure dans les sépulcres ; et nul ne le pouvait tenir lié, même avec des chaînes. Car ayant eu souvent les fers aux pieds et les mains enchaînées, il avait rompu ses chaînes et brisé ses fers, et personne ne le pouvait dompter. Sans cesse, le jour et la nuit, il errait au milieu des sépulcres et sur les montagnes, criant et se meurtrissant avec des pierres. Voyant de loin Jésus, il accourut et l’adora ; et jetant un grand cri, il dit : Qu’y a-t-il de commun entre vous et moi, Jésus, fils du Dieu très-haut ? Je vous adjure au nom de Dieu, ne me tourmentez point. Car Jésus lui disait : Esprit impur, sors de cet homme. Et il lui demanda : Quel est ton nom ? Et il lui dit : Mon nom est Légion, parce que nous sommes plusieurs ; et il le priait instamment de ne point le chasser hors de ce pays[2]. Or il y avait là, le long de la montagne, un grand troupeau de porcs qui paissaient. Et les esprits suppliaient Jésus, disant : Envoyez nous dans ces pourceaux, afin que nous y entrions. Il le leur permit aussitôt, et les esprits impurs, sortant du possédé, entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau, d’environ deux mille, courut impétueusement se précipiter dans la mer et s’y noya. Ceux qui les gardaient s’enfuirent, et allèrent tout raconter dans la ville et dans les champs, et on sortait pour voir ce qui était ar-

    de ce Père, fondé sans doute sur une tradition plus ancienne, fait croire au savant Griesbach qu’il faut lire Gadaréniens dans saint Matthieu, et Gergéséniens dans saint Marc et saint Luc.

  1. Saint Matthieu dit deux. L’un se présenta aussitôt que Jésus sortit de la barque, et l’autre un peu après. C’est du premier seulement que parle saint Marc, ainsi que saint Luc.
  2. De ne point l’empêcher d’exercer sa puissance dans ce pays.