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Agrippa (an 43), le maître envoya son disciple fonder l’église patriarcale d’Alexandrie. Saint Marc occupa ce siège jusqu’à la huitième année de Néron, et eut ou se donna pour successeur Annianus. S’il ne mourut pas alors, comme le rapporte saint Jérôme, il rejoignit les Apôtres, et le reste de sa vie est environné d’une obscurité complète.

Papias[1] est le premier qui nous donne des renseignements sur l’Évangile de saint Marc : « Au rapport du prêtre Jean (d’Éphèse), Marc, devenu l’interprète de Pierre, consigna exactement, mais non avec ordre, tout ce qu’il avait gardé dans sa mémoire des actions et des paroles de Jésus-Christ, car il n’avait pas lui-même entendu le Seigneur et ne l’avait pas suivi ; il suivit seulement, comme on l’a dit, l’apôtre Pierre qui exposait les doctrines du Christ selon les circonstances, sans faire un récit suivi des discours (de l’histoire) du Seigneur. C’est pourquoi Marc n’est pas à reprendre, s’il rapporte certaines choses comme sa mémoire les lui dictait, n’ayant d’autre souci que de ne rien omettre et ne rien altérer des choses qu’il entendait[2]. »

Clément d’Alexandrie[3] et Origène[4], l’un et l’autre du patriarcat d’Alexandrie, confirment ces renseignements. L’Église romaine, de son côté, nous fournit également deux solides témoignages, celui de Tertullien, en Afrique[5], et celui de saint Irénée dans les Gaules[6]. Saint Jérôme résume ainsi la tradition

  1. Voy. p. 30, note 1, ce que nous avons dit de Papias.
  2. Ap. Euseb. Hist. Eccl., iii, 39.
  3. Ibid, ii, 15.
  4. Ibid, vi, 25.
  5. Contra Marc. iv, 2, 5.
  6. Adv. Hæres. III, i, 1, et x, 6.