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Chap. XXI, 31. LIVRE DE JOB. Chap. XXII, 22.

Qui blame devant lui sa conduite ? 

Qui lui demande compte de ce qu’il a fait ?

On le porte honorablement au tombeau ; 

Et on veille sur son mausolee.

Les glebes de la vallee lui sont legeres, 

Et tous les hommes y vont a sa suite, Comxne des generations sans nombre Vy ont precede.

Que signifient done vos vaines consolations ? 

Toutes vos reponses ne sont que perfidie. CHAP. XXII. — Troisiemt discours <F Eliphaz.

Alors Eliphaz prit la parole et dit : 
L’homme peut-il fctre utile a Dieu ? 

Le sage n’est utile qu’a lui-meme.

Qu’importe au Tout-Puissaat que tu sois juste ? 

Si tu es integre dans tes voios, qu’y gagne-t-il ?

Est-ce a cause de ta piete qu’i ! ts chatie, 

Qu ? U entre en jugement avec toi ?

Ta malice n’est-elle pas sans mesure, 

Tes iniquites sans nombre ?

Tu prenais sans motif des gages a tes freres, 

Tu enlevais les vetements aux miserables.

Tu ne donnais point d’eau a Thomme epuise, 

A i’affame tu refusais le pain.

La terre etait au bras le plus fort, 

Et le puissant y etablissait sa demeure.

Tu renvoyais les veuves les mains vides, 

Et les bras des orphelins etaient brises.

VoUa pourquoi tu es entoure de pieges, 

Et trouble par des terreurs soudaines,

1 Sans lueur au sein des tenebres, 

Et submerge par le deluge des eaux. ,

Dieu n’habite-t-il pas dans les hauteurs du ciel ? 

Vois le front des etoiles : comme il est elevei

Et tu disais : "Qu’en sait Dieu ? 

Pourra-t-il juger a travers les nues profondes ?

Les nues lui ferment un voile, et il ne voit pas ; 

II se promene sur la voute du ciel. "

Tu suis done les anciens errements, 

Ou marcherent jadis les hommes d’iniquite,

Qui fiirent emportes avant le temps, 

Dont les fondements ont ete arraches par les eaux.

Eux qui disaient a Dieu : " Retire- toi de nousl 

Que pourrait nous faire le Tout-Puissant ? "

C’6tait lui pourtant qui avait rempli leurs maisons de richesses. 

— Loin de moi le conseil des mechants I —

Les justes voient leur chute et s’en rejouissent ; 

Les innocents se moquent d’eux :

" Voila nos erinemis aneantis ! 

Le feu a devoid leurs richesses ! "

Reconcilie-toi done avec Dieu et apaise-toi ; 

Ainsi le bonheur te sera rendu.

Rcsois de sa bouche l’enseignement, 

Et mets ses paroles dans ton coeur. XXII, 1. Id commence la troisieme serie de discussions. Eliphaz, comme si Job n’avait rien dit, revicnt obstinement a sa these, que te malheur Ici-bas ne frappe 4ue les coupables. Mais il ne se contente plus de I’amrmer en general, il fait une Jongue enumeration des fautes que Job doit avoir commises ; puis Kinvite a se repentir, lui promettant le retour des faveurs divines. — 562 —