Chap. XI, 13. II ME LIVRE DES MACHABEES. Chap. XII, 9.
Mais comme il ne manquait pas de
sens, il reflechit sur sa defaite, et comprenant que les Hebreux etaient invincibles, puisque le Dieu tout-puissant
4 combattait avec eux, il leur envoya proposer
la reconciliation sous toutes conditions equitables, s’offrant en consequence a persuader au roi la necessite
de devenir leur ami. Machabee consents
a tout ce que proposait Lysias, ; n’ayant en vue que Finteret public ; car ! toutes les conditions que Machabee transmit par ecrit a Lysias au sujet des Juifs, le roi les consentit.
La lettre que Lysias ecrivit aux juifs
etait concue en ces termes : j
" Lysias au peuple juif, salut. Jean et Ab- j
salom, que vous m’avez envoyes, mayant reaits l’acle signe" de vous, m’ont demande d’en ac- ; i3 compHr les clauses. Tout ce qui devait etre soumis au rot, je le lui ai fait connaitre, et il a
accorde" ce qui 6tait admissible. Si done vous
perslverez dans votre bon vouloir yis-a-vis du gouverneinent, je m’efforcerai aussi desormais
de contribuer a votre bonbeur. Quant a certains
details, j’ai donn£ des explications a vos envoyes et aux miens pour en confcrer avec
vous. Portez-vous bien. L’an cent quarantehutt,
le vingt-quatre du mois de Dioscorinthe."
La lettre du roi etait ainsi con$ue : j
" Le roi Antiochus a son frere Lysias, salut.
?3 Notre pere ayant 6t6 transfer^ parmi les dieux,
nous, vouiant que ceux dc notr** royaume se livrent sans trouble au soin de leurs affaires, ,
et ayant appris que les Juifs ne consentenc pas, j
comme le voulait notre pere, a adopter les j moturs grecques, mais qu’ils preTerent leurs j coutumes particu’ieres et demandent en conse* 1 quence, qu’il leur soil permis de vivre selon
leurs lois, desirant done que cette nation ne j
soit pas non plus troubled nous ordonnons que le temple leur soit rendu etqu’its puUsen’ vivre
selon les coutumes de leurs ancetrcs. Tu feras
done bien d’envoyer verseux et de leur tendre la main, afin que, connaissant nos intentions, its aient confiance et se liyrent joyeusement au sotn de leurs propres affaires. "
La lettre du roi a la nation juive etait
ainsi concue :
•* Le roi Antiochus au senat des Juifc et aux
autres Juifs, salut. Si vous vous portez bien,
cela repond a nos vceux, et nous-me*mes nous
somraes en bonne sant6. Me’ne’las nous a fait
connattre votre desir de revenir et d’etre a vos
propres affaires. Ceux done qui se mettront en
inarche jusqu’au trentienw jour du mois de Xantique, jouiront de la paix et de la security.
Que les Juifs usent de leurs aliments et suivent
leurs lois comme auparavant, sans que nul d’entreeux soit aucunement inquiete pour les
fautes commises par ignorance. J’ai envoye*
Me*ne1as, qui vous donnera de pacifiques assuranees. Portez-vous bien. L’an cent quarante-huit, le 15 du mois de Xantique. " Les Romains adresserent aussi aux 34 Juifs une lettre ainsi concue : "Quintus Memmiuset Titus Manlius, le*gats des Romains, au peuple juif, salut. Les cho- 35 ses que Lysias, parent du roi, vous a accorde*es, nous vous les accordons aussi. Quant a celles 36 qu’il a jug£ devoir soumettre au roi, envoyez* nous quelqu’un sans dllai, apres les avoir bien examinees, afin que nous les exposions au roi comme il convient de le faire pour vous, car nous nous rendons a Antioche. _ Hatez-vous 37 done, faites partir vos deputes, alin que nous sachions, nous aussi, quelles sont vos intentions. Portez-vous bien. L’an cent quarante- 38 huit, le quinze de Xantique. "
y> — chap. XII. — Ayant cMtieJoppi et Jam nidi Judas dtfait une tribu arabe et prend plusieurs in I les en Gaload oh il bat Timothe’e II ; puis il I trioniphe de Gorgias et fait offrir un i sacrifice pour les worts.
Ce traite conelu, Lysias s’en re- 12 tourna aupres du roi, et les Juifs se mirent a cultiver leurs champs. Or les 2 generaux de la contree, Timothee et Apollonius, tils de Gennee, ainsi que riieronyme et Demophon, auxquels il faut ajoutcr Nicanor, gouverneur de Chypre, ne les laissaient pas tranquilles ni vivre en paix.
Cependant les habitants de Joppe 3 commirent un crime abominable, lis inviterent les Juifs qui demeuraient parmi eux a monter avec leurs |emmes et leurs enfants sur des barques preparers par eux, comme s’ils n’avaient contre eux
XI, 15. Les conditiom du traite" de paix xi>
digues par Judas Machabee, en rlponse aux
propositions de Lysias, et apporte>s par Jean
aucjune inimitie, mais agissaient en 4
vertu d’unc decision prise en commun
par la ville. Les Juifs accepterent, comme
des gens qui desirent la paix et n’ont
aucune defiance, Mais lorsqu’ils furent
au large, on les coula a fond, au nombre
de plus de deux cents au moins. Des 5
que Judas cut appris la cruaute commise
contre des hommes de sa nation, il donna
des ordres a ses compagpons, et apres
avoir invoque Dieu, le juste juge, il
marcha contre les meurtriers de ses freres,
mit le feu pendant la nuit aux constructions
du port, bruta les navires et
passa au fil de Tepee ceux qui y avaient
cherche un refuge. Comme la place 7
etait fermec, ii s’en alia, mais avec le
dessein de revenir et de delruire toutc
la cit£ des Joppites.
Ayant appris que ceux dc Jamnia se a proposaient aussi de traiter de la tneme maniere les Juifs domicilies chez eux, Judas attaqua de meme pendant la nuit 9 et Absalom. — Suivent quatre documents relatifs a la conclusion de la paix. - S34 —