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Chap. XXXIII, 1.
Chap. XXXIII, 13.
ÉZÉCHIEL.

TROISIÈME PARTIE.


LES PROMESSES [Ch. XXXIII – XL].

SECTION I. [Ch. XXXIII – XXXIX].
Restauration du peuple de Dieu. Ruine des empires païens.


CHAP. XXXIII. — Nouvel aspect de la carrière prophétique d’Ezéchiel. Il est établi sentinelle au milieu du peuple [vers. 1 – 9]. Les captifs, au lieu de se décourager, doivent mériter le salut par la pénitence [10 – 20]. La nouvelle de la prise de Jérusalem [21 – 22]. Le salut n’est pas pour ceux qui sont demeurés en Palestine [23 – 29]. Il ne suffit pas d’écouter le prophète, il faut profiter de sa parole [30 – 33].

33. La parole de Jéhovah me fut adressée en ces termes[1]: 2Fils de l’homme, parle aux enfants de ton peuple, et dis-leur : Quand je fais venir l’épée contre un pays, et que les habitants de ce pays, prenant quelqu’un d’entre eux, l’établissent comme sentinelle, 3et que cet homme, voyant l’épée venir contre le pays, sonne de la trompette et avertit le peuple, 4si quelqu’un, tout en entendant le son de la trompette, n’en tient pas compte, et que l’épée survienne et le tue, 5son sang sera sur sa tête : il a entendu le son de la trompette et n’en a pas tenu compte ; son sang sera sur lui ; mais s’il en a tenu compte, il aura sauvé sa vie. 6Que si la sentinelle, voyant venir l’épée, ne sonne pas de la trompette, et qu’ainsi le peuple ne soit pas averti, et que l’épée survienne et tue l’un d’entre eux, cet homme périra pour son iniquité, mais je demanderai compte de son sang à la sentinelle. — 7Et toi, fils de l’homme, je t’ai établi comme sentinelle pour la maison d’Israël : quand tu entendras de ma bouche une parole, tu les avertiras de ma part. 8Quand j’aurai dit au méchant : « Méchant, tu mourras ! » si tu ne parles pas pour avertir le méchant de quitter sa voie, celui-ci, étant méchant, mourra pour son iniquité, mais je te demanderai compte de son sang. 9Mais si tu avertis le méchant afin qu’il se détourne de sa voie, et qu’il ne s’en détourne pas, il mourra pour son iniquité ; mais toi tu auras sauvé ton âme.

10[2]Et toi, fils de l’homme, dis à la maison d’Israël : Voici comme vous parlez : vous dites : « Nos transgressions et nos péchés sont sur nous, et c’est à cause d’eux que nous dépérissons ; comment pourrions-nous vivre ? » 11Dis-leur : Je suis vivant, dit Jéhovah : je ne prends point plaisir à la mort du pécheur, mais à ce que le méchant se détourne de sa voie et qu’il vive. Revenez, revenez de vos mauvaises voies ! Et pourquoi mourriez-vous, maison d’Israël ?

12Et toi, fils de l’homme, dis aux enfants de ton peuple : La justice du juste ne le sauvera point au jour de sa transgression, et le méchant ne tombera point pour sa méchanceté le jour ou il s’en détournera, de même que le juste ne pourra pas vivre par sa justice le jour où il péchera. 13Lors même que j’aurai dit au

  1. XXXIII, 1. Jérusalem et son temple sont détruits, le peuple est dispersé ; c’est maintenant comme un nouveau ministère qui commence pour Ezéchiel. — Il a démoli et arraché, il a dénoncé les crimes et fait retentir la menace ; le moment est venu de bâtir et de planter (Jér. i, 10), de consoler et d’annoncer le salut. Déjà plusieurs fois il a laissé entrevoir cette restauration future : xi, 16 sv.; xvi, 60 ; xvii, 22 sv.; xx, 40 ; xxviii, 25. Il va désormais la décrire plus en détail.
    Dieu lui avait révélé (xxiv, 25 sv.) qu’un jour un fugitif viendrait apprendre aux Juifs deportés en Babylonie la prise de Jérusalem, que ce jour-là sa bouche, fermée pour un temps, s’ouvrirait de nouveau, et que, selon l’interprétation suggérée pour iii, 22–27, le crédit donné à sa parole par la réalisation de ses prédictions lui permettrait de parler désormais en toute liberté aux captifs ; le début du chap. xxxiii nous fait assister à la réalisation de cette promesse.
    Le chapitre se compose de deux discours (verset 2–20 ; 23–33) séparés l’un de l’autre par une date et une notice historique (21–22). Le premier discours fut adressé au prophète la veille de l’arrivée du fugitif, mais ce n’est qu’à la suite des récits de ce dernier qu’il dût être communiqué aux colons de Tel-Abib.
  2. 10 et sv. Nous avons dans la fin de ce chapitre et dans les suivants, tout un plan de restauration messianique méthodiquement exposé. La première idée mise en relief vers. 10–20, c’est que l’espérance d’Israël repose sur les exilés et sur ceux-là seuls qui par leur justice mériteront cette faveur.
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