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ÉZÉCHIEL.


CHAP. I – III, 21. — L’apparition divine. [Chap. I].
Vocation du prophète. [Chap. II, 1 – III, 21].


Et la trentième année, au quatrième mois, le cinquième jour du mois, comme j’étais parmi les captifs, près du fleuve Chobar[1], les cieux s’ouvrirent et je vis des visions de Dieu. 2Le cinquième jour du mois, — c’était la cinquième année de la captivité du roi Joachin. — 3la parole de Jéhovah fut adressée à Ezéchiel, fils de Buzi, prêtre, dans le pays des Chaldéens, près du fleuve Chobar, et là, la main de Jéhovah fut sur lui.[2]

4Je vis, et voici qu’un vent de tempête venait du septentrion, et une grande nuée, et une masse de feu qui resplendissait alentour, et au milieu d’elle on voyait comme un métal plongé dans le feu.[3] 5Et au milieu je vis quelque chose qui ressemblait à quatre êtres vivants, et voici quel était leur aspect : ils avaient une ressemblance humaine[4]; 6chacun avait quatre figures[5], et chacun avait quatre ailes. 7Leurs pieds étaient droits, et la plante avait la forme du pied d’un veau[6]; ils étincelaient comme de l’airain poli. 8Des mains d’hommes sortaient de dessous leurs ailes, sur leurs quatre côtés, et tous les quatre avaient leurs faces et leurs ailes. 9Leurs ailes étaient jointes l’une à l’autre[7]; ils ne tournaient point en marchant, chacun allait devant soi. 10Voici quelle était la ressemblance de leur forme : une forme d’homme par devant, une forme de lion à droite à tous les quatre, une forme de taureau à gauche à tous les quatre, et une forme d’aigle à tous les quatre. Telles étaient leurs formes.[8] 11Leurs ailes se deployaient au-dessus d’eux : chacun avait deux ailes qui rejoignaient celles de l’autre, et deux ailes qui couvraient son corps. 12Chacun allait devant soi ; là où l’esprit les faisait aller, ils allaient ; ils ne tournaient pas en allant.[9] 13L’aspect de ces êtres vivants ressemblait à des charbons ardents, brûlant comme des tor-

  1. I, 1. La 30e année. Il est difficile de déterminer la portée de cette date. Suivant l’opinion la plus commune et la plus probable le prophète fait ici connaitre son âge. - Au 4e mois, juin-juillet. — Fleuve Chobar, hébr. Kebar, non le fleuve Habor auj. Khabour, sur les bords duquel les tribus du Nord avaient été transportées par Salmanasar (II Rois, xvii, 6 ; xviii, 11) ; mais très probablement le grand canal, nahr-malcha, c.-à-d. fleuve royal, plus voisin de Babylone, qui reliait l’Euphrate au Tigre.
  2. 2–3. Comme ces versets sont à la 3e personne, tandis que les vers. 1 et 4 se lisent à la 1re, plusieurs interprètes conjecturent qu’ils ont été ajoutés après coup par les collecteurs du recueil des prophéties. Cependant les LXX et un certain nombre de manuscrits hébr. mettent sur moi au lieu de sur lui (vers 3) — La main du Seigneur : expression qui revient souvent dans Ezéchiel, pour designer l’action de la puissance divine s’emparant de l’homme, pour le mettre en présence des visions d’en haut.
  3. 4. Un vent de tempête chassant devant lui une nuée, symbole de la présence de Dieu. (Comp. Exod. xiii, 21; I Rois, viii, 10; Math. xvii, 5; Act. i, 9); dans la nuée une masse de feu dont la chute rayonnait a travers la nuée, et au sein de laquelle se détachait par un éclat plus vif encore un foyer ardent, semblable à un métal en fusion.
  4. 5. Au milieu : à mesure que le globe de feu se rapproche, les détails apparaissent plus distincts aux yeux du prophète. — Quatre êtres vivants (comp. Apoc. iv, 6), si étranges et à une apparence si complexe que le voyant ne sait d’abord les designer que par cette vague appellation. — Une ressemblance humaine : c’est l’aspect général qu’ils présentent aux yeux du prophète.
  5. 6. On traduit aussi : quatre visages.
  6. 7. Leurs pieds, ici, la jambe tout entière ; — étaient droits, descendant droit vers le sol, et se terminant par une plante semblable à celle d’un taureau.
  7. 9. Leurs ailes, les deux ailes d’en haut (vers 11), étaient jointes l’une à l’autre, le bout de l’aile droite de chacun venait toucher le bout de l’aile gauche des autres.
  8. 10. Forme de lion, forme de taureau ; ces formes rappellent celles des kiroubi, des nirgalli trouvés en Chaldée ; on n’a pas découvert de figure qui fût à la fois kiroub et nirgal.
  9. 12. Chacun allait devant soi ; grâce à la disposition des quatre visages dont chacun regardait l’un des quatre points cardinaux. Telle est du moins l’interprétation de plusieurs exégètes.
    Pour les vers 8–14, les lxx paraissent avoir lu un texte bien plus simple et que beaucoup d’exégètes préfèrent aux leçons de la Massore : Et une main d’homme (sortait) d’au-dessous des ailes sur leurs quatre côtés ; et les visages de tous les quatre ne se retournaient pas lorsqu’ils marchaient ; chacun allait devant soi. Et la ressemblance de leurs visages (était) un visage d’homme, et un visage de lion à droite à tous les quatre et un visage de taurau à gauche à tous les quatre et un visage d’aigle à tous les quatre. Et leurs ailes à tous les quatre étaient étendues en haut, chacun avait deux ailes réunies les unes aux autres et deux couvraient leurs corps. Et chacun allait devant soi ; là où l’esprit allait, ils allaient et ils ne se retournaient pas. Et au milieu des êtres vivants (était) comme une forme de charbons ardents, comme la vision de lampes circulant au milieu des êtres vivants, et du feu sortait l’éclair.
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