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aviez solennellement condamnés et retranchés de votre Église ? Si, acceptant la fausse interprétation que vous embrassez et que vous nous objectez souvent, nous l’appliquions à ces paroles : « Celui qui est baptisé par un mort, « quelle utilité peut-il retirer de ce bain ?[1] » ne pourrions-nous pas ajouter qu’on a bien le droit de regarder comme des ministres morts ceux contre lesquels vous avez lancé avec tant de fracas, à Bagaitanum, cette sentence magistrale : « Les rivages de la mer sont tout couverts de malheureux qui périssent, comme autrefois les Égyptiens ; ce qui rend cette mort d’autant plus cruelle, c’est qu’après avoir rendu le dernier soupir dans ces eaux vengeresses, leurs cadavres gisent sans sépulture ? » À cela, que répondrez-vous ? Voici que des morts baptisent ceux que vous recevez, et vous ne mourez pas ; et vous osez soutenir calomnieusement que nous sommes morts, afin que, pour justifier votre refus de participer à l’unité catholique, vous vous donniez le droit de chercher la mort dans les flammes ? Répondez à ces objections ; vous avez le temps de méditer votre réplique. Du moins, nous vous rendons là un bienfait signalé, car pendant que vous réfléchirez à ce que vous devez répondre, vous ne penserez pas au moyen de vous faire mourir dans les flammes. Cependant nous ne voulons pas que, dans votre impuissance de répondre, vous cherchiez à vous esquiver, en nous répétant cette absurdité qui revient si souvent sur vos lèvres : « Si nous sommes tels que vous dites, pourquoi nous cherchez-vous ? » Nous vous répondons : Puisque dans vos égarements vous avez cherché les Maximianistes, également perdus comme vous, à plus forte raison l’Église catholique doit-elle vous chercher avec plus d’ardeur encore. Vous nous dites, du fond de votre cœur : « Pourquoi cherchez-vous des hommes couverts de crimes si nombreux et si grands ? » Ouvrant sous vos yeux le livre de Dieu, nous vous répondons que « la charité couvre la multitude des péchés[2] ».

  1. Sir. 34,30
  2. 1Pi. 4,8