il n’y aurait, pour prendre part à la conférence, que ceux des évêques qui auraient été délégués à cet effet par leurs collègues, en tout trente-six, dix-huit d’un parti et dix-huit de l’autre parti. De ces dix-huit, sept seulement devaient soutenir la discussion, sept autres seraient appelés à délibérer, si besoin était, et les quatre derniers présideraient à la garde et à la transcription de tout ce qui devait se faire. Ils demandèrent donc pour tous les évêques présents le pouvoir d’assister à la conférence, voulant par là en imposer par leur nombre et convaincre de mensonge leurs adversaires qui avaient soutenu qu’ils n’étaient que peu nombreux. Ils ajoutèrent que tous s’étaient fait un devoir de répondre à l’appel qui leur était fait, même les vieillards, en sorte qu’il n’y avait que les malades qui ne fussent pas présents. Cette même note renfermait encore d’autres détails moins importants.
V. Ensuite, on donna lecture des lettres que les catholiques adressèrent au procureur, et dans lesquelles ils déclaraient consentir à la teneur du décret. Ils s’engageaient en même temps, dans le cas où la vérité serait du côté de Donat, à faire abnégation des honneurs épiscopaux et de ne consulter alors que le soin de leur salut. Mais dans le cas où la vérité serait pour eux, ils promettaient de ne pas refuser à leurs adversaires les honneurs de l’épiscopat, disant qu’ils en agiraient ainsi pour le bien de la paix, et afin de prouver que si les catholiques abhorrent l’erreur humaine, ils savent toujours respecter la consécration chrétienne. Que si les peuples ne voulaient plus souffrir deux évêques dans une seule église, les évêques actuels donneraient leur démission, il en serait choisi un pour chaque église, et les élus seraient consacrés par les évêques qui auraient continué à rester dans leur diocèse. Ces lettres rappelaient aussi la cause des Maximianistes. Quelques-uns d’entre eux, après avoir subi la honte d’une condamnation de la part des Donatistes, avaient été par eux, pour le bien de la paix, réintégrés dans les honneurs, sans toutefois annuler le baptême qui leur avait été conféré au sein d’un schisme sacrilège. D’autres choses encore étaient formulées dans ces lettres. On lut ensuite un autre édit dans lequel le procureur faisait part au peuple des observations qui lui avaient été adressées par les Donatistes dans la note dont il a été parlé, et par les catholiques dans la lettre dont nous avons donné l’analyse.
VII. Puis on donna lecture des lettres adressées au procureur par les catholiques en réponse à la note des Donatistes. Ils y accédaient aux demandes formulées par leurs adversaires, et donnaient pleine et entière autorisation à tous les évêques du parti de Donat, présents à Carthage, de prendre part à la conférence, tandis que du côté des catholiques il n’y avait d’évêques présents que ceux qui avaient été nominativement désignés par le procureur. Ils ajoutaient que si quelque tumulte venait à se produire, et c’était là surtout ce qu’ils redoutaient, on ne devrait pas l’imputer à ceux qui ne formaient que le petit nombre, mais plutôt à ceux qui avaient voulu se présenter dans toute leur multitude. Dans ces mêmes lettres se trouvait un résumé des arguments qui prouvaient que l’Église catholique n’était pas du côté de Donat, mais se confondait avec cette société qui, en commençant à Jérusalem, allait se répandant et fructifiant dans toutes les parties de la terre[1]. Il y était dit que l’on ne peut nullement préjuger en sa défaveur, du mélange que l’on remarquait en elle des bons et des méchants, puisque la séparation éternelle devait s’opérer au jugement dernier ; que leurs pères n’avaient rien pu alléguer de décisif contre Cécilianus, dont l’innocence avait été constatée et prononcée par le jugement solennel de l’Église et surtout par décision de l’empereur, auprès de qui ils l’avaient accusé. D’un autre côté, comme ils se montrent toujours extrêmement jaloux de toutes les faveurs accordées par les empereurs à l’Église, on rappelait que, d’après l’Écriture, des rois avaient décrété, dans leur propre royaume, des peines très-sévères contre ceux qui se seraient rendus coupables de blasphème contre la Divinité[2]. On rappelait de nouveau la cause des Maximianistes, qu’ils avaient accusés publiquement devant les tribunaux et qu’ils avaient ensuite réintégrés dans les honneurs, sans annuler le baptême qui leur avait été conféré au sein du schisme ; ils avaient soutenu également qu’en communiquant ainsi avec les Maximianistes, ils n’avaient été nullement souillés par la contagion. D’autres détails encore étaient contenus dans ces lettres. Du reste, toutes ces