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de son corps dans son état de fidélité. Et que veut dire mort selon le corps, sinon mort par le corps ou dans le corps, et non par l’âme ou dans l’âme ? Ou encore quand nous disons : Il est beau selon le corps, ou fort selon le corps, et non selon l’âme, qu’entendons-nous dire sinon : Il est beau ou fort par le corps et non par l’âme ? Et ainsi d’une multitude de locutions de ce genre. Ainsi nous n’entendons pas ces expressions : « Selon l’image de celui qui l’a créé », en ce sens que l’image selon laquelle l’homme est renouvelé, soit différente de celle qui est renouvelée.


CHAPITRE XVII.

COMMENT L’IMAGE DE DIEU SE RENOUVELLE DANS L’ÂME, EN ATTENDANT QUE LA RESSEMBLANCE DE DIEU SE PERFECTIONNE EN ELLE DANS LA BÉATITUDE.

23. Sans doute ce second renouvellement ne se fait pas immédiatement au moment même de la conversion, comme le premier s’opère sur-le-champ au moment du baptême par la rémission de tous les péchés, dont il ne reste rien qui ne soit remis. Mais comme autre chose est d’être guéri de la fièvre, autre chose de recouvrer les forces abattues par la fièvre ; ou, encore, autre chose de tirer le trait du corps, autre chose de fermer la blessure qu’il a causée ; de même le premier pas vers la guérison est d’écarter la cause du mal, ce qui s’obtient par la rémission de tous les péchés ; et le second, de guérir la maladie elle-même, ce qui a lieu par le progrès insensible dans le renouvellement de l’image. Le Psalmiste nous indique cette double opération quand il dit d’abord : « Qui pardonne toutes les iniquités » — effet du baptême — puis : « qui guérit toutes les langueurs (Ps., CII, 3 ) », par des progrès quotidiens, pendant que l’image se renouvelle. C’est ce que l’Apôtre exprime très-clairement en ces termes : « Bien qu’en nous l’homme extérieur se détruise, cependant l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour (II Cor., IV, 16 ) ». Or, « il se renouvelle par la connaissance de Dieu », c’est-à-dire « dans la justice et la sainteté de la vérité », d’après les textes mêmes de l’Apôtre que j’ai cités plus haut. Celui donc qui se renouvelle par la connaissance de Dieu, par la justice et la sainteté de la vérité et fait des progrès de jour en jour, reporte ses affections du temps à l’éternité, du visible à l’invisible, des choses charnelles aux choses spirituelles ; il met toute son ardeur à réprimer et à affaiblir sa passion pour celles-là, à fortifier son amour pour celles-ci. Mais il ne réussit que dans la mesure où Dieu l’aide. Car le Sauveur lui-même l’a dit : « Sans moi vous ne pouvez rien faire (Jean, XV, 5 ) ». Quiconque sera surpris par le dernier jour de sa vie dans cette foi au Médiateur, dans ces progrès et ces succès, sera conduit au Dieu qu’il a honoré pour recevoir de lui sa perfection, il sera accueilli par les saints anges, et reprendra à la fin du monde son corps incorruptible, non pour le châtiment, mais pour la gloire. Alors la ressemblance de Dieu sera parfaite dans cette image, puisque la vision de Dieu y sera parfaite. C’est de quoi parle l’Apôtre quand il dit : « Nous voyons maintenant à travers un miroir en énigme, mais alors nous verrons face à face (I Cor., XIII, 12 ) ». Et encore : « Pour nous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image de clarté en clarté, comme par l’Esprit du Seigneur (II Cor., III, 18 ) » : et c’est ce qui arrive dans ceux qui font de jour en jour des progrès dans le bien.


CHAPITRE XVIII.

FAUT-IL, D’APRÈS LES PAROLES DE SAINT JEAN, VOIR AUSSI DANS L’IMMORTALITÉ DU CORPS, NOTRE FUTURE RESSEMBLANCE AVEC LE FILS DE DIEU ?

24. L’apôtre Jean dit : « Mes bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu ; mais on ne voit pas encore ce que nous serons ; nous savons que lorsqu’il apparaîtra nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est (I Jean, III, 2 ) ». D’après ce texte, on voit que la ressemblance avec Dieu sera parfaite dans son image, quand celle-ci aura reçu la pleine vision de la divinité. Du reste, ces paroles de l’apôtre Jean semblent s’appliquer même à l’immortalité du corps. Car ici aussi nous serons semblables à Dieu, mais à Dieu le Fils seulement, puisque seul entre les personnes de la Trinité, il a pris un corps, dans lequel il est mort et ressuscité et qu’il a introduit dans le séjour éternel. Ce