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Que la faiblesse reconnaisse son péché, puisque la vérité ne peut mentir. Pierre lui-même a reconnu sa faiblesse et son péché, il les a reconnus assurément, et par ses pleurs il a montré quel mal il avait fait en reniant Jésus-Christ : il réfute lui-même ses défenseurs et, pour les convaincre, il produit dans ses larmes des témoins irrécusables. Et quand nous parlons nous-mêmes ainsi, nous prenons plaisir à dénigrer le premier des Apôtres. Mais, en considérant sa faute, nous devons nous tenir pour avertis qu’aucun homme ne doit compter sur ses propres forces. Car, quel autre buta eu notre Sauveur et notre Maître, sinon de nous montrer, par l’exemple du premier des Apôtres, que personne ne doit rien présumer de lui-même ? Pierre a souffert dans son âme ce qu’il offrait de souffrir dans son corps ; mais ce n’a pas été pour le Seigneur, comme il avait la témérité de le présumer ; il l’a précédé, mais tout autrement qu’il ne pensait. Car, avant la mort du Christ, il est mort par son reniement, et il est ressuscité par ses larmes ; mais, s’il est mort, c’est que dans son orgueil il avait présumé de lui-même, et s’il est ressuscité, la raison en est que le Seigneur l’a regardé avec bonté.