les maux de cette vie. Mais à qui le Prophète adresse-t-il ces paroles : « Agissez en hommes et que votre cœur soit inébranlable ? » Est-ce aux hommes épris du monde ? Pas du tout. Mais écoutez quels sont ceux qu’il encourage : « Vous tous qui espérez dans le Seigneur ».
PREMIER DISCOURS SUR LE PSAUME 31.
LE VÉRITABLE JUSTE.
Nous sommes tous conçus dans l’iniquité, donc nous ne devons notre justice qu’à la grâce qui nous prévient par cette clarté d’intelligence, par cette force de volonté, qui nous fait croire à la parole de Dieu et proclame hautement notre foi. Or, notre foi consiste principalement à croire et à confesser que nous sommes pécheurs et que c’est Dieu qui nous sauve.
A DAVID POUR L’INTELLIGENCE[1].
1. A David, pour ce don de l’Esprit qui nous fait comprendre que la confession de nos fautes nous mène au salut, non par les mérites de nos œuvres, mais par la grâce de Dieu.
2. « Bienheureux ceux dont les fautes sont s remises, et dont les péchés ont été couverts[2] » ; dont les péchés sont mis en oubli. « Bienheureux l’homme à qui le Seigneur n’a point imputé son crime, et dont la bouche ne distille point la fraude » ; dont les paroles ne font pas ostentation de justice, quand sa conscience est pleine d’iniquités.
3. « Mes os ont vieilli parce que je gardais le silence[3] ». Ma force est devenue une vieillesse infirme, parce que ma bouche n’a point fait cette confession, qui obtient le salut[4]. « Néanmoins je criais tout le jour. » Dans mon impiété, je proférais contre Dieu des cris de blasphème, comme pour défendre mes fautes et les excuser.
4. « Parce que votre main s’est appesantie sur moi le jour et la nuit ». Parce que, sous la douleur incessante de vos vengeances, « je me suis retourné dans ma souffrance, dont d’aiguillon me déchirait »[5]. À la vue de ma misère, l’aiguillon de ma conscience m’a rendu malheureux.
5. « Diapsalma. J’ai connu mon péché et t n’ai point voilé mon injustice ». C’est-à-dire, je n’ai point caché cette injustice. « J’ai dit : J’attribuerai cette injustice, qui est bien la mienne, non point à Dieu, comme je le faisais quand je me taisais dans mon impiété, mais bien à moi-même ». « Et vous m’avez pardonné l’impiété de mon cœur »[6]. Quand vous avez vu l’aveu de mon cœur, avant l’aveu de mes lèvres.
6. « C’est pour cela que tout homme saint vous invoquera en temps opportun »[7]. Cette impiété du cœur fera monter vers vous la prière des saints. Car ils ne deviendront pas saints à cause de leurs propres mérites, mais à cause du temps favorable, ou de l’avènement de celui qui nous a rachetés de nos fautes. « Et toutefois au cataclysme des grandes eaux, ils ne s’approcheront point de lui ». Que nul ne s’y trompe, et ne s’imagine que quand le dernier jour nous surprendra, comme au temps de Noé, il pourra faire cet aveu des fautes qui nous rapproche de Dieu.
7. « Vous êtes mon refuge contre l’affliction qui m’environne »[8]. C’est en vous que je trouve un asile contre la douleur de mes fautes qui serre mon cœur. « Vous êtes ma joie, délivrez-moi de ceux qui m’investissent ». C’est en vous qu’est toute ma joie, délivrez-moi de la tristesse que me causent mes péchés.
8. « Diapsalma ». Réponse de Dieu. « Je te donnerai l’intelligence, et t’affermirai dans la voie où tu auras marché »[9]. En échange de ton aveu je te donnerai l’intelligence, afin