voie elle-même n’est pas sans achoppement.
12. « Quel est l’homme qui craint le Seigneur » et qui s’achemine ainsi vers la sagesse ? « Le Seigneur lui dictera ses lois dans la voie qu’il a choisie »[1]. Le Seigneur lui prescrira ses ordres dans la voie qu’il a choisie, volontairement choisie, et il ne péchera plus impunément.
13. « Son âme se reposera dans l’abondance des biens, et sa postérité aura la terre en héritage »[2]. Ses œuvres lui vaudront la possession solide d’un corps renouvelé par la résurrection.
14. « Le Seigneur est la force de ceux qui le craignent »[3]. La crainte ne paraît convenir qu’aux faibles, mais le Seigneur est la force de ceux qui le craignent. Et le nom du Seigneur, glorifié dans l’univers entier, fortifie ceux qui ont de la crainte pour lui. « Et il leur découvre son alliance ». Il leur fait connaître son alliance, car les nations et les confins de la terre sont l’héritage du Christ.
15. « Mes yeux sont constamment tournés vers le Seigneur ; parce que c’est lui qui retirera mes pieds du piège »[4]. Je n’ai point à craindre les périls de la terre quand je ne la regarde point, et celui que je contemple dégagera mes pieds du piège.
16. « Jetez les yeux sur moi, et prenez-moi en pitié, parce que je suis pauvre et unique »[5]. Je suis ce peuple unique, conservant l’esprit d’humilité dans votre Église, qui est unique et ne souffre ni schisme ni hérésie.
17. « Les tribulations de mon cœur se sont multipliées »[6]. Mon cœur s’est fort affligé quand j’ai vu l’iniquité s’accroître et la charité se refroidir. « Délivrez-moi de ces tristes nécessités ». Comme il m’est nécessaire de souffrir ainsi pour conquérir le salut par la persévérance finale[7], épargnez-moi ces nécessités.
18. « Voyez mon abaissement et mon labeur »[8]. Voyez que je m’abaisse, et que l’orgueil de ma justice ne me jette point en dehors de l’unité ; voyez mon labeur à supporter les hommes déréglés qui m’environnent. « Et pardonnez-moi mes péchés ». En considération de douloureux sacrifices, pardonnez-moi mes fautes, non seulement celles de ma jeunesse et de l’ignorance avant que je crusse en vous, mais celles que m’ont fait commettre la faiblesse et les ténèbres de cette vie depuis que je marche dans la foi.
19. « Considérez combien s’est accru le nombre de mes ennemis »[9]. Non seulement j’en rencontre au-dehors, mais encore dans la communion de l’Église. « Ils m’ont poursuivi d’une haine injuste ». Ils m’ont haï quand je les aimais.
20. « Soyez le gardien de mon âme et délivrez-moi »[10]. Gardez mon âme, de peur que je n’en vienne à imiter les méchants, et délivrez-moi de la peine que j’endure d’être mêlé avec eux. « Je ne serai point confondu, parce que j’ai espéré en vous ». Qu’ils ne s’élèvent point contre moi à ma confusion, car c’est cri vous et non en moi que j’ai mis mon espoir.
21. « Les hommes innocents et droits se sont attachés à moi, parce que je vous ai attendu, ô mon Dieu »[11] Les cœurs purs et droits ne me sont pas unis comme les méchants par la seule présence corporelle, mais par leur inclination pour l’innocence et la justice, parce que je ne vous ai point abandonné pour imiter les méchants ; mais je vous ai attendu et vous attends encore, jusqu’à ce que vous passiez au van la dernière de vos moissons.
22. « Délivrez Israël, ô mon Dieu, de toutes ses afflictions »[12]. Seigneur, rachetez votre peuple que vous avez préparé à voir votre lumière, délivrez-le, non seulement de toutes les tribulations du dehors, mais de celles qu’il endure à l’intérieur.
Page:Augustin - Œuvres complètes, éd. Raulx, tome VIII.djvu/228
Cette page n’a pas encore été corrigée