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punition éternelle des impies en compagnie du démon, et sur la récompense éternelle des justes en société du Christ. Pourquoi donc ne pas croire au passé et à l’avenir que, nous ne voyons pas, quand nous avons au milieu, le présent que nous voyons, et quand nous avons, entendu ou que nous avons lu que les livres prophétiques ont annoncé le commencement, le milieu et la fin. ? Les infidèles s’imaginaient-il que ces prophéties ont été écrites par les chrétiens pour donner plus de poids à ce qu’ils admettaient déjà, en faisant croire que cela était annoncé d’avance ?



Chapitre VI - Le christianisme prouvé par les Juifs

9. Si c’est là la pensée de nos adversaires, qu’ils étudient les livres des Juifs nos ennemis ; qu’ils y lisent ce que nous venons de dire : les prédictions sur le Christ en qui nous croyons et sur l’Église que nous voyons subsister, depuis le laborieux établissement de la foi jusqu’au jour de l’éternelle béatitude du ciel. Or, en lisant ces livres, qu’ils ne s’étonnent pas que ceux, qui les possèdent n’y comprennent rien, aveuglés qu’ils sont par la haine. Ces mêmes prophètes avaient prédit cet aveuglement ; et comme toutes les autres, cette prophétie devait s’accomplir ; il fallait que, par un juste et secret jugement de Dieu, les Juifs subissent le châtiment qu’ils méritaient. Sans doute celui qu’ils ont crucifié, à qui ils ont donné du fiel et du vinaigre, bien qu’il fût suspendu au gibet, a dit à son Père pour ceux qu’il devait amener des ténèbres à la lumière : « Pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu’ils font (1) ; » cependant, en vue des autres qu’il devait abandonner pour des raisons plus mystérieuses, il avait dit longtemps d’avance, par le prophète : « Ils m’ont donné du fiel pour nourriture, ils m’ont présenté du vinaigre pour étancher ma soif ; « que leur table soit pour eux un piège, une punition et une écueil ; que leurs yeux s’obscurcissent pour qu’ils ne voient pas, et faites que leur dos soit toujours courbé. » Ils errent ainsi de tous côtés, en aveugles, avec les témoignages les plus clairs en faveur de notre cause, afin de servir eux-mêmes de.démonstration aux prophéties qui les réprouvent.

Si donc ce peuple n’a pas été détruit jusqu’à entière extinction, mais dispersé sur toute la surface de la terre, c’est pour nous être utile, en répandant les pages où les prophètes annoncent le bienfait que nous avons reçu, et qui sert à affermir la foi chez les infidèles. Or ce que je dis ici a été aussi prophétisé : « Ne les exterminez pas, de peur qu’on oublie votre loi ; mais dispersez-les par un effet de votre puissance. » Ils ne sont donc pas tués, en ce sens qu’ils n’ont pas oublié les Ecritures qu’on lisait et qu’on entendait lire chez eux. Si en effet ils oubliaient tout à fait les saintes Ecritures, qu’ils ne comprennent pas du reste, ils seraient mis à mort d’après le rite judaïque même ; parce que, ne connaissant plus la loi ni les prophètes, ils nous deviendraient inutiles. Ils n’ont donc pas été exterminés, mais dispersés ; afin que n’ayant pas la foi qui pourrait les sauver, ils nous fussent du moins utiles par leurs souvenirs. Nos ennemis par le cœur, ils sont par leurs livres, nos soutiens et nos témoins.


Chapitre VII - Merveilleuse conversion du monde entier à la foi du Christ

10. Mais, à défaut de toute prophétie sur le Christ et sur l’Église, qui ne serait porté à croire qu’une lumière d’en haut a subitement éclairé le genre humain, en voyant les faux dieux abandonnés, leurs simulacres partout brisés, leurs temples, renversés ou adaptés à d’autres usages, tant de rites superstitieux abolis malgré la puissance d’une habitude invétérée, et le vrai bien seul invoqué par tous ? Et quand tout cela s’est fait par un seul homme, jouet de ses semblables, saisi, garrotté, flagellé, dépouillé, couvert d’opprobres, crucifié, mis à mort ; quand sa résurrection et son ascension sont annoncées par ses disciples, homme obscurs, ignorants, pêcheurs, publicains, qu’il a choisis pour enseigner sa doctrine, qui affirment avoir été témoins de ces faits, et qui, remplis du Saint-Esprit, font retentir l’Evangile dans les langues qu’ils n’ont point apprises ; quand, parmi ceux qui les entendent, les uns ajoutent foi à leur parole, les autres restent incrédules et font aux prédicateurs une cruelle opposition ; et, que fidèles et combattant pour la vérité jusqu’à la mort, non en rendant le mal, mais en le souffrant, ceux-ci remportent la victoire, non en donnant la mort, niais en la recevant ? C’est ainsi