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9. « Et que l’homme dont les mains sont pures s’arme de hardiesse », de celle que donne l’espérance pour confesser Jésus-Christ, même dans la persécution.
10. « Car il n’a point en vous trouvé la vérité. » À tous la grâce est nécessaire, non-seulement aux Juifs, mais encore aux autres peuples.
11. « Toutes les fibres de mon âme ont été vivement secouées », parce que je ne dissimule point mes péchés.
12. « Ils ont pris la nuit pour le jour », les impies. C’est pourquoi il est dit : « Malheur à ceux qui appellent mal ce qui est bien, et bien ce qui est mal ; qui changent la lumière en ténèbres, et les ténèbres en lumière [1]. »
13. « Si je soutiens encore, l’enfer sera ma demeure. » Si je porte le poids de mes péchés, pour ne point les avouer.
14. « J’ai appelé le trépas mon père. » Je ne serai point fils de la vie. Le Seigneur pourtant l’a appelé ainsi. « La pourriture, ma mère et ma sœur. » Entre la mort et la pourriture, il y a l’union d’une étroite parenté.
15. « Quelle est désormais mon espérance ? » Il faut sous-entendre : Si je continue à porter le poids de mes péchés. « Pourrai-je jouir de mes biens d’autrefois ? » du bonheur qui l’a séduit, qui l’a retenu dans son péché, et qui a retardé sa conversion.

CHAPITRE XVIII. – Nouveaux reproches de Baldad : les maux ne sont infligés qu’aux méchants. Paroles de Baldad de Sueh.


« Et le flambeau des impies s’éteindra. » Ne sois donc pas étonné si ton flambeau s’éteint comme celui de l’impie.
6. « Les ténèbres ont éclairé sa maison. » Elle a été éclairée par le diable ou l’antéchrist. « Et son flambeau s’est éteint sur lui ; » c’était le faible éclat d’une lumière terrestre.
7. « Que sa fortune soit donnée aux derniers des hommes », Que les humbles possèdent ce qu’il a voulu posséder.
8. « Son pied s’est engagé dans le piège. » Il a été lui-même saisi en faisant la guerre au Seigneur.
9. « Celui qui a soif s’est affermi contre lui. » Il est vaincu par ceux qui ont faim et soif de la justice.
10. « Son héritage a été caché sur la terre », pour le perdre. Son héritage est ce qui lui est comme accordé. « Et il a été saisi dans le chemin », qu’il suivait,
11. « Que les douleurs l’entourent et le perdent ;» qu’elles lui arrivent de tous côtés. « Que beaucoup se jettent sur lui, »
12. « Dans les angoisses de la faim. » Soit ceux qui le suivent, soit ceux qui lui obéissent.
13. « Que les traces de ses pieds soient dévorées », celles de ses enseignements, partout où il va.
14. « Qu’en sa demeure la santé soit à jamais ruinée ; » la tranquillité de la vie. « Et qu’il soutienne le poids d’une accusation royale. » Châtié en temps opportun, il procure la gloire de Dieu ; c’est pourquoi on l’abandonne quelque temps à ses désirs. Il a dit : une accusation royale, de lèse-majesté, parce qu’il s’est vanté d’être le Christ.
15. « Qu’il soit dans sa tente environné de la nuit. » Le tourment de cette accusation agitera sa conscience ; son désir de dominer le dévore. « De la nuit », du supplice de son aveuglement, après sa condamnation. « Que sa beauté soit couverte de soufre. » Il s’y complaisait ; qu’elle soit la proie d’une flamme impure.
16. « Qu’il soit d’en haut subitement moissonné : » par Dieu.
17. « Et que son nom soit oublié sur les places publiques où il était connu. » Que le peuple n’en garde aucun souvenir.
19. « Qu’il ne soit plus reconnu parmi son « peuple. » Qu’il descende à un tel degré d’abjection, que les siens ne puissent le reconnaître. « Et que sa maison ne reparaisse plus sur la terre : » car il y en a qui reparaîtront.
20. « Que d’autres vivent parmi son peuple. » Que son peuple subisse une domination étrangère.

CHAPITRE XIX. – Job veut exciter ses accusateurs à la compassion et les convaincre de son innocence. – Paroles de Job.


2. « Vous m’anéantissez par vos discours : » vous me découragez, vous qui devriez me consoler. « Sachez que c’est Dieu qui m’a ainsi traité. » C’est en sa présence que je dois être convaincu de péché, et non devant les hommes.
6. « Et qu’il a fermé son rempart autour de moi. » C’est le fossé qui entoure les murs. Aussi suis-je contraint de m’avouer coupable.
7. « Je me ris des opprobres et je reste muet. ». Il reconnaît l’utilité de ses aveux ; car s’il voulait se rire de son péché et ne pas l’avouer, il prierait sans être exaucé.
8. « Il m’a obscurci le visage. » Il m’a enlevé la splendeur de mon visage : c’est le sort de ceux qui se détournent de lui.

  1. Isa. 5, 20