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les péchés ; et celui qui offrait des sacrifices pour le péché n’était pas obligé d’offrir l’holocauste sur lequel on mettait les autres, à moins qu’il ne présentât deux tourterelles ou deux petits de colombes : car, en cette circonstance, on était absolument obligé d’offrir l’un pour le péché et l’autre en holocauste [1] ; la victime, pour le péché, la première, et l’holocauste en dernier lieu. On peut demander ensuite si l’holocauste prescrit pour le matin était le même qui brûlait toute la nuit jusqu’au matin du lendemain ; ou si l’holocauste qui devait, suivant l’Écriture, brûler toute la nuit, était celui du soir, en sorte que Dieu donnant sa loi sur l’holocauste aurait commencé par parler de celui-là il serait extraordinaire, en effet, qu’il n’en dit rien, et ne fit pas connaître l’obligation d’offrir, chaque soir, cette sorte de sacrifice.
XIV. (Ib. 6, 20.) Sur l’offrande du Grand-Prêtre au jour de sa consécration. – « Le Seigneur parla ensuite à Moïse et lui dit : Voici le don d’Aaron et de ses fils, qu’ils offriront au Seigneur, quel que soit le jour où tu lui donneras l’onction. » Autres sont ces sacrifices, mentionnés dans l’Exode[2], et par lesquels les prêtres doivent se sanctifier durant sept jours, avant d’entrer dans l’exercice de leurs fonctions ; autre est celui que mentionne ici l’Écriture, et que le grand-prêtre doit offrir au jour de sa consécration, c’est-à-dire, de son onction. Car tel est le sens de ces paroles : « Quel que soit le jour où tu lui donneras l’onction. » Le texte ne porte pas : « Le jour où tu leur donneras l’onction ; » quoique les prêtres du second ordre dussent aussi la recevoir. Le Seigneur désigne ensuite la matière du sacrifice : « La dixième partie d’un éphide fleur de farine, en sacrifice perpétuel. » On demande comment ce sacrifice durera toujours, s’il est offert par le grand-Prêtre, au jour de son onction ; cela ne signifie-t-il pas que, dans la suite, tous les grands-Prêtres devront offrir le même sacrifice, au jour où l’onction les aura consacrés ? Ce passage néanmoins peut s’entendre encore dans ce sens que la signification, et non la réalité de ce sacrifice, est éternelle.
XV. (Ib. 6, 20, 21.)[3] Suite. – « La moitié le matin, et la moitié après midi ; » le grec porte δειλινόν, le soir. « Elle sera préparée dans l’huile, dans la poêle, le prêtre l’offrira détrempée, et par morceaux ; » il s’agit de la fleur de farine. Nous lisons fresa à la fin : ce mot traduit sans doute convenablement l’expression grecque epikta, et se trouve au pluriel neutre. Remarquons en effet, que l’Écriture ne dit pas fresam, comme si ce terme se rapportait à similaginem, aussi bien que conspersam. Ce qu’elle appelle fresa est un sacrifice composé de morceaux. Mais sont-ce ces morceaux qui doivent être réduits en poudre, fresa, ou bien ce mot s’applique-t-il à la poudre très fine de la fleur de farine ? Cela n’est pas clairement indiqué. XVI. (Ib. 6, 21, 23.) Continuation. – L’Écriture ajoute : « Sacrifice d’une odeur agréable au Seigneur. Celui de ses fils qui recevra l’onction du sacerdoce à sa place fera la même chose. » Le mot perpétuel » signifiait donc probablement qu’à la mort du grand-Prêtre, quiconque lui succédait, devait accomplir le même rite, au jour de son onction ; c’est pour cela que Dieu dit : « Cette loi est éternelle. » Il est permis néanmoins encore de l’appeler ainsi à cause de sa signification.
XVII. (Ib. 6, 23.)[4] Continuation. – Le texte porte encore : « Tout sera consumé ; » il y a dans le grec ἐπιτελεσθήσεται; et plusieurs interprètes ont traduit : « Tout sera mis dessus ; » ce qui désigne nécessairement un holocauste, puisqu’il n’en doit rien rester. Enfin l’Écriture ajoute : « Et tous les sacrifices des prêtres seront des holocaustes, et l’on n’en mangera point. » C’est donc en ce sens qu’il faut prendre ces mots « Tout sera consumé. »
XVIII. (Ib. 6, 26.) Sur la loi de l’hostie pour le péché. – L’Écriture dit, en parlant du sacrifice pour le péché : « Le prêtre qui offrira l’hostie, la mangera. » Il ne mangera pas la victime, puisqu’elle doit être consumée par le feu, mais ce qui en restera : car il ne s’agit pas ici de l’holocauste, qui doit être brûlé tout entier sur l’autel. Cependant le texte sacré dit plus loin : « Tout ce qui est pour le péché et dont on porte du sang dans le tabernacle du témoignage, afin de prier dans le sanctuaire, ne sera pas mangé, mais brûlé au feu[5]. » Comment donc est-il donné aux prêtres de manger ce qui reste des sacrifices pour le péché ? Une exception, par conséquent, doit être admise en faveur des sacrifices où l’on touchait du sang de la victime l’autel de l’encens placé.dansle tabernacle du témoignage.

  1. Lev. 5, 7
  2. Exo. 29, 1
  3. Correspond au verset 13 dans les bibles moderne
  4. Correspond au verset 13 dans les bibles moderne
  5. Lev. 6, 30.