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de l’Orient ; restait l’autre pour le côté de l’Occident, et de cette manière une coudée couvrait la partie oblique du tabernacle. De là ces mots « afin de couvrir de part et d’autre » car au défaut de ces cinq coudées, le tout n’a pas été couvert.
18. Récapitulation. – C’est avoir assez discuté, pour comprendre tout ce qui paraissait obscur dans l’établissement du tabernacle ; essayons maintenant, s’il est possible, de faire voir en peu de mots le résultat de cette discussion. On entrait donc du côté de l’Occident, et la première porte d’entrée était celle du parvis, large de vingt coudées et ornée de quatre colonnes ; à ces colonnes était suspendu un voile de vingt coudées de large et de cinq coudées de haut, teint des quatre couleurs souvent mentionnées et brodé à l’aiguille. En entrant par cette porte, on pénétrait dans le parvis, dont les côtés, à droite et à gauche, se prolongeaient à l’intérieur sur une longueur de quinze coudées, où se dressaient trois colonnes : on avait devant soi l’entrée du tabernacle placée vis-à-vis de la porte du parvis, qui occupait le milieu du.côtépar où l’on entrait. Ce parvis mesurait donc plus de largeur que de longueur. Car il n’avait guère que quinze coudées depuis la porte jusqu’à l’entrée du tabernacle intérieur ; quant à sa largeur, elle était de vingt coudées à la porte, et de trente coudées à l’entrée. On comprend dès lors que les deux côtés, à droite et à gauche, formés de trois colonnes et mesurant quinze coudées, étaient obliques. Dans ce parvis se trouvait l’autel des sacrifices, de forme carrée, ayant cinq coudées de long, et autant de large. Entre la porte et l’autel était un espace libre, pour ceux qui portaient les sacrifices sur l’autel ; plus loin, entre l’autel et l’entrée du tabernacle, était un endroit creusé pour recevoir les cendres, et ensuite le bassin d’airain, où les prêtres se lavaient les mains et les pieds, soit avant de servir à l’autel dans le parvis, soit avant d’entrer dans l’intérieur du tabernacle. Or, les rideaux de ce parvis, sur les côtés formés de trois colonnes, étaient de fin lin, et mesuraient quinze coudées en largeur et cinq en hauteur.
19. Suite. – Du parvis, on entrait donc dans le tabernacle, en laissant derrière soi l’autel et le bassin d’airain. Pour entrer, on soulevait des rideaux : ceux-ci, au nombre de dix, cinq d’un côté et cinq de l’autre se faisant face, ornaient tout le tabernacle intérieur. Après avoir franchi cette entrée, on se trouvait en face du voile, qui était suspendu à cinq colonnes, et teint lui aussi de quatre couleurs ; en commandant de le faire, Dieu le désigna par un mot particulier, adductorium; c’est, je crois, parce qu’il était mobile, et fermait ou ouvrait l’entrée, selon qu’il était ramené ou poussé en avant. Au-delà de ce voile, on se trouvait dans le milieu du tabernacle, entre le voile qui vient d’être cité et un autre voile plus intérieur, teint également de quatre couleurs, qui était suspendu à quatre colonnes et formait la séparation entre le Saint et le Saint des saints. Dans cet espace intermédiaire limité par les deux voiles, était au nord la table d’or, qui portait les pains de proposition ; et en face, du côté du midi ; le chandelier d’or à sept branches. Les prêtres du second ordre pouvaient pénétrer jusque-là,
20. Suite. – L’intérieur, c’est-à-dire le Saint des Saints, au-delà du voile que supportaient quatre colonnes, renfermait l’arche du Témoignage couverte d’or. L’arche elle-même contenait les tables de pierre de la Loi, la verge d’Aaron et un vase d’or rempli de manne. Au-dessus de l’arche étaient le propitiatoire d’or que couvraient de leurs ailes, deux chérubins tournés l’un vers l’autre en même temps vers le propitiatoire. Devant l’arche, c’est-à-dire, entre l’arche et le voile étain dressé l’autel de l’encens : tantôt l’Écriture dit qu’il était d’or, tantôt qu’il était revêtu d’or ; il est probable qu’en le disant fait d’une matière aussi précieuse, elle voulait simplement dire qu’il était doré. Il n’était permis qu’au grand-Prêtre d’entrer tous les jours dans ce Saint des Saints pour y porter l’encens ; d’y entrer une fois l’année, avec du sang, pour purifier, l’autel ; et parfois encore, quand les péchés du prêtre ou de toute la synagogue, exigeaient une expiation, suivant ce qui est écrit au Lévitique[1]. C’est ainsi qu’on entrait dans le tabernacle du côté de l’Occident, c’est-à-dire, par la porte du parvis, et qu’on parvenait du côté de l’Orient à cette partie intérieure de l’édifice qui renfermait l’arche du témoignage.
21. Ce tabernacle intérieur, qui ne commençait pas à la porte du parvis, mais à l’entrée dite du tabernacle, et se terminait dans le sens de la longueur au côté oriental, où était l’arche du témoignage, était fermé par dix rideaux, qui mesuraient chacun vingt-huit coudées. Cinq de ces rideaux occupaient un côté, et cinq occupaient l’autre ; ils étaient unis entre eux par des cordons et des anneaux, et se correspondaient mutuellement. Aux côtés du nord et du midi, qui étaient

  1. Lev. 16, 1