Page:Augustin - Œuvres complètes, éd. Raulx, tome IV.djvu/475

Cette page n’a pas encore été corrigée

couvrir ces côtés : de cette manière les deux coudées qui forment un excédant de longueur, ne seraient pas tendues d’un seul côté, mais « une coudée d’un côté et une coudée de l’autre » le côté oriental aurait ainsi dix coudées prises sur cet excédant, et le côté occidental les dix autres. Car deux fois dix font vingt ; dans ce calcul ne sont pas comprises les trente coudées du onzième voile, à raison du pli et du développement particulier qu’il reçoit.
17. Suite. – Les latins ont traduit : « Une coudée d’un côté, et une coudée de l’autre, provenant du surplus de la longueur des tapis du tabernacle, couvriront les côtés (latera) du tabernacle. » Mais comme le grec porte plagia, que plusieurs traducteurs rendent en latin par obliqua, et non par latera, une question intéressante s’élève à ce propos. Car, quoique l’on ne voie ici rien d’oblique, puisque les quatre côtés sont tous à angles droits ; si l’on ne peut pas dire du côté oriental, qui fait face, ni du côté occidental, qui est par-derrière, qu’ils sont obliques, cependant on peut l’affirmer du côté du nord et du côté du midi. Puisque les côtés, qui ont cinquante coudées de long, ne sont pas obliques, ce sont ces mêmes côtés qui pouvaient être couverts comme nous l’avons dit par le surplus de la longueur des tapis de poils, comment donc la vérité se trouve-t-elle dans ces paroles : « Une coudée de l’autre, provenant du surplus de la longueur des tapis du tabernacle, couvriront les côtés du tabernacle ? » Mais il est évident que l’Écriture parle ici des côtés qu’elle nomme encore derrière, et qui, outre les trois colonnes mesurant quinze coudées d’étendue, comprennent la porte du parvis qui a vingt coudées et quatre colonnes, ce qui fait un ensemble de cinquante coudées et de dix colonnes. À l’une des extrémités de ces côtés, se trouve la porte du parvis, et à l’autre l’entrée du tabernacle : entre la porte du parvis et l’entrée du tabernacle existe un espace limité, à la porte, par une étendue de vingt coudées ; à droite et à gauche, par une étendue de quinze coudées. Dans cet espace, est dressé l’autel des holocaustes, entre la porte du parvis et en avant de l’entrée du tabernacle : et entre l’autel et l’entrée du tabernacle, est le bassin d’airain, où les prêtres se lavaient les mains et les pieds. En prenant les mesures avec soin, peut-être, trouvera-t-on quelque obliquité dans ces côtés où se trouvent trois colonnes, et que les Grecs désignent par le terme plagia; alors ce ne serait pas sans raison que plusieurs de nos interprètes auraient traduit par obliques le plagia des Grecs. Car les tapis de poils ne peuvent avec quinze de leurs coudées couvrir quinze coudées de rideaux sur ces côtés, à moins qu’avant d’y aboutir, ils ne soient pas étendus à la partie postérieure du tabernacle sur une longueur de plus de dix coudées. Ainsi, pour la ligne droite qui part du derrière du tabernacle, c’est-à-dire de l’Occident : cette ligne après avoir eu huit colonnes, qui faisaient partie de l’intérieur du tabernacle, en eut dix, en y joignant les côtés du parvis extérieur ; et après avoir mesuré quarante coudées provenant de ses huit colonnes, elle en compta cinquante avec dix colonnes : quand on aura, sur cette ligne, couvert avec le tapis de poils les dix coudées aboutissant de chacun des angles, il restera donc trente coudées intermédiaires, qui ne seront pas couvertes par les tapis de poils, mais seulement par les rideaux, qui mesurent trente coudées et au milieu desquels était l’entrée du tabernacle. Par conséquent, si ces côtés, formés de trois colonnes et mesurant quinze coudées, à partir des limites extrêmes où ils touchaient à la porte du parvis, se trouvaient distants entre-eux de vingt coudées, parce que telle était la largeur de la porte qui séparait ces côtés ; si à l’autre extrémité, où ils se reliaient à la ligne postérieure du tabernacle, dont nous avons parlé, ils avaient entr’eux l’intervalle de trente coudées ; il est hors de doute qu’ils étaient obliques : car leur distance respective était plus grande à l’endroit où se trouvaient trente coudées intermédiaires qu’à l’endroit où il n’y en avait que vingt. Ainsi les dix coudées de tapis de poils, c’est-à-dire la moitié de l’excédant en longueur, cinq d’un côté et cinq de l’autre, complétaient à la partie postérieure du tabernacle, tournée vers l’Occident, comme les dix autres, à la partie antérieure, tournée vers l’orient, la couverture des côtés que les Grecs qualifient de plagia. À leur défaut, il y aurait eu sur ces côtés dix coudées couvertes, et cinq privées de couvertures. Aussi, autant que je puis en juge le but de ces mots : « Une coudée d’un côté, et une coudée de l’autre, provenant du surplus de la longueur des tapis du tabernacle » est moins de nous apprendre qu’il y avait dix coudées de part et d’autre, en effet il y en avait cinq, que de nous montrer cette longueur de deux coudées comme des tapis de poils par rapport aux rideaux : une coudée de chaque tapis allait du côté