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du troisième rideau. C’est ce que l’Écriture exprime sommairement en ces termes : « Tu feras cinquante anneaux d’or, et tu joindras un rideau à un rideau par des anneaux, et il n’y aura qu’un tabernacle[1]. » Cinquante anneaux d’or du deuxième rideau étaient donc enlacés dans les cinquante cordons d’hyacinthe du premier rideau, et cinquante anneaux dans cinquante cordons du troisième rideau ; les autres rideaux s’unissaient de la même manière et des cinq n’en faisaient qu’un ; les cinq autres, placés vis-à-vis, reproduisaient le même arrangement.
3. Sur les tapis de poils de chèvre, destinés à couvrir le tapis précieux. – Dieu ajoute : « Tu feras encore des tapis de poils pour couvrir le tabernacle[2]. » Ces tapis serviront de couverture au tabernacle, non en forme de toit, mais en forme d’enceinte. Nous disons aussi, en effet, qu’une chose est posée sur une autre, comme sur une bande de lin, non à la manière d’un toit sur une maison, mais comme un enduit qui couvre un mur : « Tu feras, dit-il, ces tapis au nombre de onze[3]. La longueur d’un tapis sera de trente coudées, et la largueur d’un tapis de quatre coudées : ce sera la même mesure pour les onze tapis[4]. Et tu joindras cinq tapis entre eux, et les six autres ensemble.[5] » De même qu’il a ordonné d’unir les rideaux cinq par cinq de chaque côté, ainsi Dieu veut que l’on assemble cinq tapis d’un côté et six de l’autre, onze en tout, au lieu de dix. « Tu relèveras, dit-il, le sixième tapis à l’entrée du tabernacle[6] » pour empêcher l’embarras qui devait résulter du nombre impair. Dieu règle ensuite la manière dont il faut unir entre eux les tapis de poils. Il répète ce qu’il a dit, mais peut-être plus clairement : « Tu feras encore cinquante cordons sur le bord de l’un de ces tapis, qui touche à celui du milieu[7] » c’est-à-dire au second, parce que celui-ci tiendra le milieu entre le premier et le troisième : « pour servir d’attache » c’est-à-dire, pour les unir entre eux. « Et tu feras cinquante cordons sur le bord du tapis, qui est joint au second[8] » en d’autres termes ; sur le bord du troisième tapis, afin de l’attacher au second. « Tu feras encore cinquante anneaux d’airain, et tu feras passer les cinquante cordons dans les anneaux et tu joindras les tapis, et ils n’en feront qu’un[9]. » Dieu exige donc qu’il y ait au tapis du milieu, c’est-à-dire ; au second, cinquante anneaux, par lesquels passeront cinquante cordons qui l’uniront au premier et au troisième. Il n’y a de différence que pour les anneaux qui doivent être d’airain, au lieu d’être d’or. Quant aux cordons, il avait été prescrit qu’ils seraient de couleur d’hyacinthe pour les rideaux ; mais comme il n’est pas dit de quelle nature seront ceux des tapis de poils, n’est-il pas vraisemblable qu’ils étaient de poils tommes les tapis ?
4. Difficultés non résolues – Ce qui suit est réellement si difficile à comprendre, que je crains de le rendre encore plus obscur, en voulant l’expliquer : « Tu relèveras, dit le Seigneur, dans les tapis du tabernacle la moitié du tapis, qui sera de surplus, et cet excédant des tapis, tu en couvriras le derrière du tabernacle[10]. Une coudée d’un côté et une coudée de l’autre provenant des surplus de la longueur des tapis, seront étendues sur les côtes du tabernacle et les couvriront de part et d’autre[11]. » Il a été prescrit de relever le sixième tapis à l’entrée du tabernacle : pourquoi donc Dieu dit-il qu’il y aura la moitié d’un tapis en surplus ? Comment encore comprendre ces expressions : « une coudée d’un côté et une coudée de l’autre » puisque la moitié d’un tapis est de quinze coudées, Dieu ayant voulu que la longueur d’un tapis fût de trente coudées ? Ou bien, s’il y a de l’excédant dans la longueur des tapis, parce que les rideaux de fin lin, de couleur d’écarlate, de pourpre et d’hyacinthe, doivent avoir vingt-huit coudées de long, tandis que les tapis de poils doivent en avoir trente, chacun des rideaux a deux coudées en moins que chacun des tapis de poils : en somme, en laissant de côté le onzième tapis qui doit être relevé, cela fait vingt coudées que les tapis ont de plus que les rideaux. Deux coudées en excédant de longueur pour chacun des dix tapis, donnent en effet pour le total vingt coudées ; ainsi ce n’était pas, comme dit l’Écriture, une coudée ce chaque côté, mais bien dix qui pouvaient être en surplus. Il nous faut donc différer l’explication de ce passage, jusqu’à ce que nous voyions le tabernacle dressé dans tout son ensemble, reposant sur toutes ses colonnes et entouré de son parvis. Peut-être, en effet, en parlant des tapis de poils, l’Écriture dit-elle par anticipation quelque chose qui se rapporte à des objets dont il n’a pas été question. Ces mots, par exemple : « Tu feras des

  1. Exo. 26, 6
  2. Id. 7
  3. Id. 7
  4. Id. 8
  5. Id. 9
  6. Id
  7. Id. 10
  8. Id
  9. Id. 11
  10. Ex. 21, 12
  11. Id. 13