tout à l’entour » c’est-à-dire qu’il ne s’y trouvera aucune couture apparente ; c’est ce qui résulte, ce semble, de ces expressions : commisuram contextam, cette pièce sera tissue. De là ces autres mots du texte : « ce bord ne fera qu’un avec la tunique, de peur qu’il ne rompe. » Le sens de ce passage est que le bord lui-même devra entrer dans la trame de la tunique.
CXIX. (Ib. 28, 35.) Sur les sonnettes du vêtement sacerdotal
– « Et lorsque Aaron s’acquittera des fonctions du sacerdoce, on l’entendra entrer dans le sanctuaire en présence du Seigneur et en sortir, afin qu’il ne meure point. » Il est question ici du retentissement des sonnettes à l’entrée et à la sortie du prêtre, et ces mots afin qu’il ne meure point » indiquent combien grave est la sanction de la prescription divine Dieu a donc voulu attacher au vêtement sacerdotal des significations mystérieuses : c’est l’Église en effet que symbolise ce vêtement, et ces sonnettes sont une image le la vie édifiante du Prêtre : « Montre-toi, dit l’Apôtre, aux yeux de tous un modèle de bonnes œuvres[1] » et encore : « Ce que tu as appris de moi devant un grand nombre de témoins, confie-le à des hommes fidèles, qui seront eux-mêmes capables d’en instruire d’autres[2]. » Ce vêtement contient-il quelque autre signification ? Quelle qu’elle puisse être, elle a de l’importance. Le datif «intranti et exeunti» tient lieu du génitif intrantis et exeuntis; vox, la voix est mis pour sonitus, le son : les sonnettes rendent un son, ne font pas entendre une noix.
CXX. (Ib. 28, 36, 38.) Sur la lame d’or de la tiare.
– « Tu feras une lame d’or pur, et surelle tu formeras ces caractères : la Sainteté du Seigneur; tu la placeras sur une bande double d’hyacinthe ; cette lame sera sur la mitre et de là exposée aux regards ; elle sera mise sur le front d’Aaron, et quelles que soient les choses que sanctifieront les enfants d’Israël, Aaron ôtera les péchés des saints, de tout présent de leurs saints. » Je ne vois pas, à moins que ce ne soit avec des lettres, comment ce titre symbolique : la sainteté du Seigneur, était placé sur une lame. C’étaient, suivant, quelques interprètes, quatre lettres hébraïques, formant ce que les Grecs appellent un tétragramme, en exprimant le nom ineffable de Dieu. Mais de quelque nature que soient ces lettres, de quelque manière qu’elles existent, ainsi que je l’ai dit, ces lettres : la sainteté, ou, si on l’aime, mieux la sanctification du Seigneur, conformément au terme grec agiasma, n’a pu être, selon moi, marqué sur l’or qu’avec des lettres. Or, il est dit que le prêtre ôtera les péchés des saints. « Quelles que soient les choses que sanctifieront les enfants d’Israël, de tout présent de leurs saints. » Il me semble que ces mots font allusion aux sacrifices qu’offraient les Israélites pour leurs péchés ; il ne s’agit donc pas ici des saints, mais des choses saintes. Car ce qui est offert pour les péchés devient par là même une chose sacrée. Voici par conséquent le sens de ce passage : le prêtre ôtera tout ce que les enfants d’Israël offrent pour leurs péchés : ces offrandes sont appelées choses saintes, parce que la matière du sacrifice est sainte, et péchés, parce que le sacrifice est offert pour les péchés. L’Écriture, on le sait, se sert fréquemment d’expressions semblables. Il est dit plus loin : « Ce titre sera mis sur le front d’Aaron, pour leur être toujours favorable en présence du Seigneur. » Ici le texte sacré parle de nouveau de cette lame d’or, destinée à orner le front du prêtre, figure en même temps de la confiance que donne une vie pure. Or, il n’y a qu’un prêtre qui puisse ôter les péchés des autres et n’a pas besoin d’offrir de sacrifice pour les siens ; c’est Celui qui possède, non plus en figure, mais en réalité et dans toute sa perfection, cette éminente pureté de vie.
CXXI. (Ib. 28, 41.) Sur ces mots : Tu rempliras leurs mains.
– « Après avoir donné à Moïse ses ordres relatifs aux vêtements et à l’onction d’Argon et de ses fils, Dieu ajoute : « Et tu rempliras leurs mains, afin qu’ils accomplissent les fonctions de mon sacerdoce. » Serait-il question ici des présents qui devaient être offerts en sacrifice à Dieu ?
CXXII. (Ib. 28, 42.) Sur les caleçons des prêtres.
– « Tu leur feras aussi des caleçons de lin, pour couvrir ce qui n’est pas honnête dans le corps, ils iront depuis les reins jusqu’aux cuisses. » Le vêtement du prêtre couvrait tout son corps, pourquoi donc Dieu dit-il : « Tu feras « des caleçons de lin, pour couvrir ce qui n’est « pas honnête dans le corps ? » L’ampleur du vêtement sacerdotal ne rendait-elle pas une indécence impossible ? N’y aurait-il pas ici, dans la pensée de Dieu, une image de la continence ou de la chasteté ? Si tin vêtement en est le type, c’est pour nous faire comprendre que ces vertus ne
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