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mais je n’ai pas voulu la séparer des autres. Dans tous ces livres, qui traitent de matières très-graves, j’ai défendu mes doutes sur l’origine des âmes qui sont données à chaque homme et j’ai montré les nombreuses erreurs et les faussetés de la présomption de mon adversaire. Toutefois, comme c’était un jeune homme qu’il ne fallait pas pousser trop vite, mais qu’il fallait instruire encore, je l’ai traité avec le plus de douceur que j’ai pu, et j’ai reçu de lui une rétractation. Le livre à René commence par ces mots : « Nous avions la preuve de votre sincérité à notre égard. »Celui qui s’adresse à Pierre, par ceux-ci : « À mon très-cher frère et seigneur, et confrère en prêtrise, Pierre. » Des deux derniers adressés à Vincent Victor, le premier commence ainsi : « Ce que j’ai pensé devoir vous écrire. »

CHAPITRE LVII.

À POLLENTIUS, SUR LES MARIAGES ADULTÈRES. — DEUX LIVRES.

J’ai écrit deux livres sur les mariages adultères, en suivant autant que je l’ai pu les Écritures et désirant élucider une question très-difficile. Je ne sais si j’y suis parvenu ; mais je sais que je suis resté loin de la perfection, bien que j’aie ouvert plusieurs aspects de la question, ce dont tout lecteur intelligent pourra juger. Le premier livre de cet ouvrage commence ainsi : « La première question, mon cher frère Pollentius ; » le second : « À ce que vous m’aviez écrit. »

CHAPITRE LVIII.

CONTRE UN ADVERSAIRE DE LA LOI ET DES PROPHÈTES. — DEUX LIVRES.

Sur ces entrefaites, un livre d’un certain hérétique, soit marcionite, soit de quelque autre secte dont l’erreur consiste à nier que Dieu ait fait le monde et à dire que le Dieu de la loi donnée par Moïse, le Dieu des prophètes de l’Ancien Testament, n’est pas le vrai Dieu, mais le plus mauvais des démons, était lu à Carthage, sur la place voisine de la mer, en présence d’un grand nombre d’auditeurs très-attentifs ; quelques-uns de nos frères, chrétiens zélés, se le procurèrent et me l’envoyèrent sans aucun retard pour le réfuter, me priant instamment d’y répondre aussi d’urgence. Je le réfutai en deux livres que j’ai intitulés : Contre un adversaire de la Loi et des Prophètes, le manuscrit qui m’avait été envoyé n’ayant pas de nom d’auteur.

Cet ouvrage commence ainsi : « Au livre de je ne sais quel hérétique que vous m’avez envoyé, mes très-chers frères.

CHAPITRE LIX.

CONTRE GAUDENCE, ÉVÉQUE DES DONATISTES. — DEUX LIVRES.

Vers le même temps, Dulcitius, tribun et notaire, était en Afrique l’exécuteur des ordres impériaux contre les Donatistes. Il avait adressé des lettres à Gaudence, évêque des Donatistes de Tanuégadès, un des sept qu’ils avaient choisis pour les défendre dans notre conférence, l’exhortant de rentrer dans l’unité catholique et de ne pas allumer l’incendie où il menaçait de se consumer, lui et les siens avec l’église où il était ; ajoutant ensuite que, s’ils croyaient leur cause juste, ils prissent la fuite, selon le précepte de N.-S. J. — C, plutôt que de se faire périr dans les flammes. Gaudence lui répondit deux lettres, l’une très-courte, attendu, disait-il, que le porteur était très-pressé ; l’autre plus longue, par laquelle il essayait de répondre plus complètement et avec plus de soin. Le tribun Dulcitius jugea convenable de me les envoyer afin que je les réfutasse ; je le fis pour toutes les deux en un seul livre. Ma réponse tomba entre les mains de Gaudence, et il me répliqua ce qui lui plut, ne donnant aucune raison, mais faisant plutôt voir qu’il n’avait pu ni se taire, ni me répondre. Bien que tout lecteur intelligent pût s’en apercevoir sans peine, et que la comparaison de nos deux écrits fût suffisante pour cela, je ne voulus pas cependant laisser sans réponse cet écrit quel qu’il fût. C’est ce qui fait que mes livres contre lui sont au nombre de deux. Cet ouvrage commence ainsi : « Gaudence, évêque des Donatistes de Tanuégadès. »

CHAPITRE LX.

CONTRE LE MENSONGE. — UN LIVRE.

J’écrivis aussi alors un livre Contre le Mensonge; ce qui m’y détermina, c’est que plusieurs catholiques crurent devoir feindre d’être Priscillianistes, afin de découvrir le mystère dans lequel s’enveloppaient ces hérétiques qui, pour cacher leur hérésie, croient qu’il leur est