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CHAPITRE XXX.

DE LA DIVINATION DES DÉMONS. — UN LIVRE.

Vers le même temps, une discussion me mit dans la nécessité d’écrire sur la divination des démons, et je donnai ce titre à cet opuscule. En un certain endroit j’ai dit : « Les démons connaissent parfois avec une parfaite facilité les dispositions des hommes, non-seulement proférées par la parole, mais conçues dans la « pensée, lorsque quelques signes de l’âme s’expriment par le corps[1] » J’ai écrit là avec plus d’assurance que je n’aurais dû sur une question très-obscure. Plusieurs expériences établissent bien que les démons parviennent à cette connaissance ; mais il est très-difficile ou plutôt il est impossible aux hommes de découvrir si le corps de ceux qui pensent, donnent des signes qui soient sensibles pour eux mais cachés pour nous ; ou s’ils connaissent nos dispositions par quelqu’autre faculté spirituelle.

Ce livre commence ainsi : « Un des saints jours de l’Octave. »

CHAPITRE XXXI.

EXPOSITION DE SIX QUESTIONS CONTRE LES PAÏENS.

Sur ces entrefaites, on m’envoya de Carthage six questions que me proposait un ami que je désirais voir devenir chrétien ; il me demandait de les résoudre contre les païens, notamment parce que plusieurs avaient été proposées, disait-il, par le philosophe Porphyre. Ce Porphyre n’est pas, je pense, celui de Sicile, dont la réputation est très-célèbre. J’ai réuni l’examen de ces questions en un livre peu étendu, dont le titre est : Exposition de six questions contre les païens. La première traite de la résurrection ; la seconde de l’époque où a paru la religion chrétienne ; la troisième de la distinction des sacrifices ; la quatrième de cette parole : « On se servira pour vous de la même mesure dont vous vous serez servis[2] ; » la cinquième, du Fils de Dieu selon Salomon ; la sixième, du prophète Jonas. Dans la seconde, j’ai dit : « Le salut donné par cette religion, la seule vraie, et la seule qui promette véritablement le véritable salut, n’a jamais manqué a personne, qui en fût digne ; celui à qui il a manqué, c’est qu’il n’en était pas digne. » Je n’ai pas voulu faire entendre que chacun est digne du salut par ses œuvres ; mais comme s’exprime l’Apôtre : « Que c’est à cause de la volonté de celui qui appelle, et non à cause de leurs œuvres, qu’il fut dit : L’aîné servira sous le plus jeune[3] ; » vocation qu’il assure appartenir au décret de la volonté divine. Aussi ajoute-t-il : « Ce n’est pas selon nos œuvres, mais selon son décret et sa grâce[4]. » De même également dit-il : « Nous savons que tout coopère au bien pour ceux qui aiment Dieu, pour ceux qui, selon son décret, sont appelés à être saints[5]. » Il dit encore de cette vocation : « Qu’il vous rende dignes de sa sainte vocation[6]. »

Ce livre, à la tête duquel j’ai placé une lettre ajoutée après coup (lettre 102 à Deogratias), commence ainsi : « Quelques-uns sont émus et demandent. »

CHAPITRE XXXII.

EXPOSITION DE L’ÉPÎTRE DE SAINT JACQUES AUX DOUZE TRIBUS.

(N’existe plus.)

J’ai retrouvé parmi mes opuscules une exposition de l’Épître de saint Jacques, et en la révisant j’ai remarqué que c’étaient plutôt les annotations de passages expliqués, réunies en un livre par les soins de nos frères, qu’ils n’avaient pas voulu laisser sur les marges du manuscrit. Elles ne sont pas sans utilité, sauf que la version elle-même de l’Épître traduite du grec, sur laquelle nous travaillions quand j’ai dicté cet ouvrage, n’était pas très-exacte. Ce livre commence ainsi : « Salut aux douze tribus qui sont dispersées. »

CHAPITRE XXXIII.

DES PEINES ET DE LA RÉMISSION DES PÉCHÉS, AINSI QUE DU BAPTÊME DES PETITS ENFANTS. — TROIS LIVRES A MARCELLIN.

Je me suis aussi trouvé dans la nécessité d’écrire contre la nouvelle hérésie pélagienne ; jusque-là nous l’avions combattue quand il le fallait, non pas par nos écrits, mais par nos discours et nos conférences, et autant que chacun de nous le pouvait ou le devait. On m’avait envoyé de Carthage des questions soulevées par la secte, et que j’avais à résoudre en

  1. C. 5, n. 9.
  2. Mat. 7,2
  3. Rom. 9,12,13
  4. 2Ti. 1, 9.
  5. Rom. 6,28
  6. 2Th. 1, 11.