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AVIS DE L’ÉDITEUR.




D’après le témoignage de tous les maîtres, saint Augustin tient le premier rang parmi les Pères ; aucune autorité, en dehors de l’Évangile et des Apôtres, n’est comparable à la sienne. Bossuet ne s’en séparait ni le jour ni la nuit ; il avait mis en morceaux son exemplaire des Œuvres de saint Augustin ; il le cite sans cesse, et c’est surtout de ce merveilleux et profond génie qu’il s’était nourri. L’évêque d’Hippone est indispensable à quiconque veut pénétrer un peu avant dans la connaissance des vérités chrétiennes. Et quant à ceux qui désirent se former dans l’éloquence sacrée, ils doivent surtout lire saint Augustin et saint Jean Chrysostome ; Bossuet le leur conseille[1]. Ces deux Pères de l’Église ont un caractère différent ; celui qui a été surnommé Bouche d’Or est plus éloquent, l’évêque d’Hippone est plus profond et plus sublime, mais Bossuet veut qu’on les joigne ensemble.

Après avoir édité Bossuet, j’édite donc simultanément, je joins ensemble les deux modèles qu’il a si glorieusement suivis, et qu’il recommande.

Ces trois publications sont semblables de tout point ; même format, même papier, même caractère : portraits en taille douce des trois immortels évêques : leur histoire, seuil nécessaire pour entrer dans leur pensée. Il ne s’agit pas ici de petites biographies, mais de véritables histoires, qui font autorité, et je pourrais ajouter, qui sont considérées comme des chefs-d’œuvre : histoire de Bossuet, par le cardinal de Bausset : histoire de saint Jean Chrysostome, par M. l’abbé Martin (d’Agde) : histoire de saint Augustin, par M. Poujoulat, qui a fait le voyage d’Afrique et longtemps étudié les écrits de son héros, recueillant partout les moindres traces de cette illustre vie.

L’Histoire de saint Augustin, placée en tête de la traduction française des œuvres de ce grand homme, a été approuvée par Mgr Affre, de glorieuse mémoire, couronnée par l’Académie française, et traduite dans les principales langues de l’Europe.

J’ai toujours eu soin, dans mes publications (et ce sera pour moi une règle constante), de m’adresser à des hommes non-seulement capables, mais d’une compétence spéciale. Le nom de M. Poujoulat demeure désormais inséparable du grand nom de saint Augustin, et M. Louis Moreau s’est créé, par ses travaux, les titres les plus sérieux à l’estime du public ; j’ai acquis le droit de reproduire diverses traductions de saint Augustin faites par ces deux écrivains ; elles seront plus parfaites encore parce que les deux auteurs les ont revues. D’autres noms, inscrits en tête de mon édition, sont aussi des garanties considérables de doctrine, de science et de goût.

M. Poujoulat, et M. l’abbé Raulx, ancien professeur, aumônier de l’asile de Fains (Meuse), dont le public a remarqué le travail d’ordre et d’annotation dans mon édition de Bossuet, et qui est très-versé dans l’étude de l’Écriture sainte, des Pères de l’Église et de la théologie,

  1. Sur le style et la lecture des Écrivains et des Pères de l’Église, pour former un Orateur, écrit publié pour la première fois par M. Floquet, t. xi, page 440 de mon édition.