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des députés

a Dans une assemblée nombreuse , chaque « homme est électrisé par les sentimens de son « voisin ; le contact avec ses semblables lui révêle ses propres pensées qui dormaient dans « le fond de son cœur. Une telle assemblée, quels « que soient les défauts qu’on peut lui reprocher, jouit seule du privilège d’inspirer à des « créatures humaines un désintéressement cornet plet, bien que passager, et de rendre les hommes les plus ordinaires capables d’oublier leur « égoïsme par enthousiasme pour une cause « commune. Le grand objet des élections popua laires est de faire naître ou d’accroître l’amour « de la liberté. Ce sentiment dans toute son énergie est le seul qui puisse à la fois préserver les « institutions libres des atteintes du temps , ou <k des attaques de leurs ennemis , et leur donner «une efficacité réelle, tandis qu’elles subsiste tent. Si l’on pouvait supposer un peuple paroi faitement indifférent à toute mesure politique, « et sans aucune disposition à prendre part aux « affaires publiques, chez un tel peuple les institutions de liberté les plus parfaites ne seraient « qu’une lettre morte ; la machine la plus soignée s’arrêterait faute d’un moteur. À mesure . « qu’un peuple s’enfonce dans cette apathie servile, sa constitution devient vaine et ses meilleures lois impuissantes. Les institutions sont

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