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DES DÉPUT&. ï3l

nistère public exercer dans nos assemblées une prépondérance beaucoup trop marquante. Je ne mets point en doute le mérite de nos avocats et les services qu’ils peuvent rendre dans une assemblée ; mais il faut que leur influence soit balancée par d autres genres de talens. Les avocats apportent d’ordinaire dans la discussion des intérêts nationaux un esprit de chicane et de minutie qui ne convient point à de grandes questions d’utilité publique : ils sont trop habitués à défendre avec subtilité les côtés faibles de chaque cause ; ils sont enfin trop portés à considérer les lois existantes comme des faits immuables sur lesquels on peut argumenter avec plus ou moins d’adresse, mais qu’on ne peut corriger, lors même que leur imperfection est reconnue. Ces défauts sont communs aux gens de loi de toutes les nations, et l’exemple de l’Angleterre confirme nos raisonnemens à cet égard. En effet, dans le pays du monde où le barreau compte les talens les plus illustres, il est rare de voir les avocats soutenir dans lé parlement la comparaison avec d’autres orateurs, qui, à une égale habitude de la parole, joignent celle de considérer lés questions soùà un point de vue plus étendu. Le grand Erskine lui-même n’a pas répondu dans ses discours pafrlemetataires à l’attenté que faisait Concevoir là

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