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avec eux. L’alarme se répandit bientôt dans la ville : on sut dans les campagnes que la peste venait d’éclater. Cette fatale nouvelle vola de village en village jusqu’à Maros Vásárhely, où arrivait le malheureux voisin. Il était parti aussitôt de Cronstadt, ignorant la maladie et la mort de sa femme, et voyageait sans savoir que la peste se déclarait partout sur son passage. Les habitants de Vásárhely le poursuivirent et le cernèrent dans un champ, où il resta prisonnier. C’était au commencement de l’hiver. On ne le délivra que lorsqu’on fut bien assuré que tout danger avait disparu. Pendant ce temps Cronstadt était entouré de soldats, et les habitants ne pouvaient sortir des murs ni communiquer avec les gens des campagnes. Cet état d’inquiétude dura un mois, puis la peste s’éteignit : on n’avait eu à regretter qu’un petit nombre de victimes.

Il semble que tous les fléaux aient assailli Cronstadt de préférence. Les chroniques font mention de tremblements de terre et de tempêtes qui de temps à autre tuent les hommes et détruisent les édifices. On n’a pas oublié l’ouragan terrible qui en 1611 renversa toutes les tentes de l’armée transylvaine, et celle de Báthori lui-même, le jour qui précéda la victoire des Saxons. Dans cette guerre, où le bon droit était pour eux, tout les favorisait. Deux années avant, des nuées de sauterelles menaçaient de s’abattre sur la ville : les habitants s’armèrent de trompettes et les accueilli-