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couronné par de sanglantes exécutions. Des trente-deux jeunes gens qui l’avaient défendu, vingt furent empalés et onze eurent la tête tranchée ; le dernier, qui avait rempli l’office de bourreau, fut renvoyé à Cronstadt. Michel Weiss le fit mettre à mort.

Báthori s’aliénait ses partisans. Il avait voulu se défaire de Gabriel Bethlen, son meilleur appui, lequel s’était retiré à Constantinople. Pour conserver la faveur du sultan, il y envoya André Gétzi, qui devait justifier sa conduite. Pendant ce temps il poussait le siège de Cronstadt. Un enthousiasme extraordinaire s’empara des habitants et s’accrut avec le danger. Des médailles furent frappées avec ces mots : Nos in nomen Dei confidimus. Tout le monde prit les armes. Cronstadt était déjà la ville la plus populeuse et la plus commerçante du pays. La ruche entière gronda. On s’intéressait à cette poignée d’hommes qui se montrait si intrépide. André Gétzi, envoyé par le prince, avait plaidé leur cause auprès des Turcs, et leur rapportait des promesses de secours. Quelques Sicules de l’armée ennemie leur conseillèrent de pourvoir à leur salut en faisant la paix. Mais tous avaient juré dans la grande église de la ville qu’ils ne se rendraient pas. Leur cause était juste et l’ardeur si grande… Ils sortirent pour chercher l’ennemi. Báthori les attaqua près de Marienbourg, dans la vaste plaine qui sépare cette ville de Cronstadt. C’est là qu’ils succombèrent. Tandis qu’André Gétzi,