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se joindre aux Valaques de Radul. Tous ensemble assiégèrent Báthori dans Hermannstadt, mais ils manquaient d’artillerie ; ils essayèrent de l’amener à une capitulation en négociant. Le prince reçut à temps la nouvelle que Bethlen arrivait avec des troupes turques ; loin de consentir à un arrangement, il appela les Sicules aux armes et les vit accourir. Forgáts perdit l’avantage ; après quelques fausses manœuvres, son armée se dispersa. Radul s’était retiré en Valachie[1].

L’armée ottomane allait se tourner contre Cronstadt, qui résistait seule à Báthori. Michel Weiss comprit qu’il succomberait si deux ennemis l’attaquaient à la fois. Il fit demander une entrevue à Honyr-pacha, qui commandait les forces du Grand-Seigneur. Tous deux se virent devant la porte d’un monastère, à l’ombre des tilleuls ; Weiss expliqua le motif qui forçait ses compatriotes à prendre les armes, et quand la conférence fut terminée, le pacha était gagné à la cause des Saxons. Il ramena ses troupes en Turquie. Le prince, furieux de cette défection, ravagea toute la contrée. Il prit Marienbourg, Rosnyo et Törts ; il s’empara aussi du fort de Zeuden. Le siège de cette dernière place fut

  1. Un plaisant salua la retraité de l’armée impériale par ce vers, qui a été retenu :
    Perge domum, Forgáts, terget tua tergora korbáts.
    Va-t-en chez toi, Forgáts, le fouet dans les reins.