Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/80

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il y avait des Valaques aux tempes rasées, des Bohémiens aux cheveux crépus, et une multitude de femmes diversement costumées, qui criaient à tout rompre. La voiture du jongleur se trouvait à côté d’une petite charrette de paysan valaque, à laquelle étaient attelés quatre bœufs blancs couchés sur le pavé. Une femme montée sur une des roues en tirait des sacs de maïs. Elle avait pour chaussure des bottes jaunes à haut talon, autour du corps une veste étroite d’étoffe bleue, dont les manches ouvertes étaient doublées de rouge, et sur la tête un mouchoir blanc, roulé, à larges raies, qui passait sous le menton. Quand la ménagerie ambulante s’arrêta, elle ne fut d’abord que médiocrement distraite. Mais, le bruit qui se faisait derrière elle devenant toujours plus fort, elle rejeta la tête, de manière à nous montrer son profil, avec tant de grâce et de noblesse, qu’elle eût certainement occupé toute l’attention du peintre qui aurait tenté de reproduire la scène animée que nous avions sous les yeux.

Tout le mur d’enceinte de Cronstadt est encore debout : il est probable qu’on ne l’abattra pas, car on gagnerait peu d’espace ; les montagnes serrent la ville de si près, que presque partout la muraille s’élève en côtoyant le sol. En revanche on a imaginé de détruire ou de boucher les vieilles portes fortifiées par lesquelles sortait la brave bourgeoisie de Cronstadt quand elle allait défendre à main armée ses privilèges, sous-pré-