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n’est pas moins répandu que le latin. Que leur importait, du moment que le texte n’était plus allemand, que la loi fût écrite dans telle ou telle langue étrangère ? Il semble qu’ils n’aient voulu faire qu’une mauvaise chicane. Les Saxons ne paraissent pas se douter que, s’il est beau de défendre sa nationalité attaquée, il est puéril de hausser la voix à tout propos, et de donner du retentissement à des querelles mesquines. Ils ont voulu que la tempête qui avait éclaté dans le verre d’eau grondât comme un ouragan des Antilles, et, longtemps après la clôture de la diète, ils inondaient de leurs correspondances passionnées les crédules gazettes d’Allemagne. Les députés qui s’étaient fait remarquer par leur acharnement furent reçus avec enthousiasme, et deux d’entre eux se virent comblés d’honneurs dans un banquet patriotique, où on les appela « les braves défenseurs des Saxons ». Les Grecs n’auraient pas mieux fait pour Léonidas s’il fût revenu des Thermopyles. Il est à souhaiter qu’à l’avenir les Saxons renoncent aux tragi-comédies. On aime à retrouver loin de l’Allemagne quelques membres de la noble nation germanique. Il ne faut pas que la sympathie qu’ils excitent soit troublée par leur propre faute.