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trie pour en gagner une nouvelle, c’est qu’ils y trouvaient de l’avantage.

Ce qui paraîtra étrange, c’est que la domination autrichienne ne fut pas accueillie avec enthousiasme par les Saxons. Bien au contraire, ils firent quelquefois aux empereurs une opposition personnelle lorsque ces princes cherchèrent à établir leur puissance dans le pays. En 1601, quand Barta, à la tête des troupes impériales, s’efforçait de soumettre la Transylvanie, il ne trouva de résistance sérieuse que chez les habitants de Cronstadt. Ceux-ci embrassèrent hardiment la cause du prince Sigismond Báthori, qui semblait perdue, et jetèrent le gant à l’empereur Rodolphe. Les Autrichiens ne purent les réduire. Deux ans après ils se déclarèrent de nouveau contre l’empereur, et Rodolphe fut tellement courroucé de l’audace de ces marchands, qu’il donna ordre à son général de raser la ville, et de massacrer tous les habitants, sans distinction d’âge ni de sexe. Cronstadt se racheta par une forte rançon : elle paya 80,000 thalers à l’empereur. Ces faits montrent que dans l’origine les Saxons ne virent pas avec plaisir la maison d’Autriche étendre sur eux son pouvoir. Peut-être la cause de leur opposition était-elle religieuse. Les empereurs représentaient et défendaient le catholicisme, tandis que les princes hongrois appartenaient ordinairement à la religion protestante.