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sure flamande. Cependant le nom de Saxons a prévalu. Les Hongrois s’en servent constamment, et il est seul usité dans les actes des diètes et les rescrits royaux. Ceux même auxquels on l’a donné le portent volontiers. Je demandais souvent aux paysans à quelle nation ils appartenaient. Beaucoup me disaient qu’ils étaient Allemands, Deutsche ; quelques uns répondaient par le mot Sachsen, Saxons ; et cela dans le même village, quelquefois dans la même famille.

Quand les Saxons — nous nous servons du mot consacré — furent admis en Transylvanie, les rois voulurent mettre entre leurs mains le commerce qui se faisait dans le pays. André II leur accorda l’autorisation de se rendre à toutes les foires. Il voulait empêcher les empiétements des Juifs, qui n’avaient pas la probité des Allemands. Depuis cette époque, les Saxons ont toujours conservé ce caractère de marchands. De là vient qu’il n’y a point parmi eux d’aristocratie ; chez un peuple de colons, agriculteur et commerçant, il ne se trouve que des travailleurs égaux : S’ils avaient occupé militairement le pays, ils eussent été divisés en soldats et en chefs ; ceux-ci auraient formé les nobles. Les Saxons sont maîtres du commerce chez eux ; mais ils abandonnent aux Juifs et aux Arméniens le reste de la Transylvanie, parce qu’ils n’habitent guère hors du territoire qui leur a été concédé. Quand on parcourt leur pays, on retrouve, même sur les routes, les traces d’un mouvement com-