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chapitre XIX.
Les Saxons.

Lorsque Joseph fut de retour à Vienne, après avoir visité la Transylvanie, où Marie-Thérèse l’avait envoyé, elle lui demanda quel était le résultat de ses observations. « J’ai vu, dit le prince, qui se crut obligé de répondre par un bon mot, j’ai vu un Saxon laborieux et cent Valaques paresseux. » Si Joseph ne faisait pas grand cas de la statistique, du moins étudiait-il les hommes en philosophe. C’est en effet par leurs habitudes d’ordre, d’économie et de travail, que les Saxons se distinguent tout d’abord et d’une manière tranchée des autres habitants de la Transylvanie.

On peut ainsi définir le caractère des différentes nations qui peuplent cette province. Le Valaque aime le far niente ; il gagne à peine ce qu’il lui faut pour ne pas mourir de faim : Pour le Magyar, il n’est pas paresseux : il travaille bravement pour assurer sa subsistance et celle de sa famille ; mais, dès qu’il a la certitude de vivre honnêtement toute l’année, il est content et ne veut rien de plus, car il ne cherche pas à s’enrichir. Il en est à peu près de même du Sicule. Le Saxon ne