Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/53

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

libres barons succombèrent. Les diètes de 1607 et de 1609 déclarèrent qu’à l’avenir le prince ne pourrait plus en instituer, et les baronnies furent assimilées au reste du territoire. Toutefois on conserva quelque temps celle de Fagaras en faveur des princesses qui la possédaient. Elle fut définitivement abolie lorsque le gouvernement des princes cessa. On voit encore dans quelques villes, suspendues aux murs des églises, de vieilles bannières trouées, sur lesquelles sont brodées des devises et des armoiries. C’est tout ce qui reste aujourd’hui de ces fiers seigneurs qu’on appelait des libres barons.

La recherche des malfaiteurs, dont les exemptaient leurs privilèges, était alors d’une extrême importance. On ne se bornait pas seulement à punir les coupable qui avaient attiré le regard de la justice ; mais on questionnait tout le monde pour découvrir ceux qui pourraient lui échapper. Le savant Benkö a retrouvé quelques fragments d’un interrogatoire tel qu’on en faisait subir alors au populaire de Transylvanie. La scène se passe sous Apaffi Ier, c’est-à-dire vers 1670. Un officier demande au nom du prince :

« Connaissez-vous des calomniateurs ou des blasphémateurs qui aient invoqué le démon ?

» Connaissez-vous des sorciers qui aient fait du mal aux hommes ou aux bêtes, ou qui aient emporté le beurre des vaches ?

» Connaissez-vous des paysans qui portent des bon-