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des lettres de noblesse, qu’on appelait pour cette raison boeronales litierœ[1].

Les habitants étaient exemptés des charges ordinaires ; mais ils devaient défendre le château. De là

  1. Du hongrois boér, « boyard ». Benkö, m. s.

    Au seizième siècle, Jean Zápolya fit don de la terre de Fagaras au palatin Thomas Nádazsdi, qui la transmit à sa sœur Anne, et par suite à son beau-frère Étienne Majlath. Gabriel Majlath, fils d’Étienne, la vendit pour 300,000 florins hongrois, et le prince de Transylvanie, Jean Sigismond, la donna à Gaspard Békesi. Ce dernier, accusé de rébellion, vit ses biens confisqués. Fagaras échut en conséquence au prince Étienne Báthori, qui fut roi de Pologne, et après lui à Balthazar, son frère, lequel fut injustement mis à mort en 1595. Cette terre eut encore différents possesseurs jusqu’au prince Bethlen, qui l’inscrivit pour la somme de 100,000 florins dans la dot qu’il donna à Catherine de Brandebourg, sa femme. Georges I Rákóczi devint alors possesseur de Fagaras, qui appartint dans la suite à Anne Bornemissza. Celle-ci la légua en 1684 à Michel II Apaffi, auquel Léopold a succédé. C’est de cette façon qu’elle est devenue propriété du fisc. Dans l’année 1764 l’Autriche en réunit une partie aux districts militaires des frontières, et concéda le reste (inscriptione) pour quatre-vingt-dix-neuf ans à la nation saxonne moyennant 200,000 florins. Ces détails, dont nous demandons pardon aux lecteurs français, ont un intérêt en Transylvanie : car ils ne sont consignés que dans un manuscrit, celui du Benkö, dont une odieuse censure a empêché jusqu’à ce jour l’impression.