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ral des troupes autrichiennes de la province. Les magnats transylvains préfèrent demeurer à Clausenbourg : Hermannstadt n’est guère habité que par des Saxons[1]. Toutefois, dans le trop court espace de temps qu’il m’a été donné d’y rester, j’ai pu connaître encore quelques Hongrois dont je garderai le souvenir. Hermannstadt a un théâtre allemand qui est ouvert pendant l’été et qui rappelle ceux de nos villes de province ; l’hiver les comédiens se rendent à Cronstadt. À tout prendre, cette seconde capitale de la Transylvanie n’est pas au séjour aussi agréable ni surtout aussi gai que Clausenburg, sa rivale ; mais elle a l’air plus important. On n’y voit quelques bonnes fabriques et il y règne une certaine activité commerciale. Elle a de plus l’avantage d’être située dans une belle contrée. De hautes montagnes s’élèvent à l’horizon. Près de la ville, les campagnes offrent un agréable aspect. Il y a surtout un bois de cerisiers qui offre une promenade unique au temps de la floraison. Les fruits en sont renommés.

Ce bois se trouve près du village de Heltau, qui a cela de remarquable, pour la Transylvanie, qu’il n’est habité que par des fabricants. Les trois mille paysans qui y vivent confectionnent un certain drap blanc très fort dont on exporte chaque année pour une valeur d’un million de francs. Un rouleau d’étoffe de trente aunes

  1. Sa population s’élève à dix-neuf mille âmes.