Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/25

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et de l’empereur d’Allemagne, qui leur annonçaient des secours. Un Hongrois, Jean Ormandi, pénétra dans la ville avec un compagnon, déguisé en paysan et portant les dépêches de l’empereur. Son compagnon, pour traverser les lignes ennemies, enduisit la réponse de cire d’Espagne et l’avala. Le comte Bethlen lui-même se hasarda à sortir de nuit à la faveur d’un déguisement ; mais, quoiqu’il ait paru le faire dans un but d’utilité publique, il n’était poussé que par le désir d’aller porter au dehors de tendres consolations. L’hiver se passait et la ville tenait toujours. Quand les neiges furent fondues, Achmet, pacha de Bude, traversa la Hongrie et vint menacer plusieurs châteaux occupés par les troupes rakotziennes. George II marcha à sa rencontre et se fit tuer bravement à Gyalu.

Ces temps sont déjà loin de nous. Aujourd’hui les habitants d’Hermannstadt détruisent les murailles qui faisaient leur orgueil, parce qu’elles étranglent la ville. Les portes fortifiées sous lesquelles il faut passer sont criblées de balles. Elles seront bientôt abattues. Au dessus d’une de ces portes se lisait jadis une inscription romaine : la pierre sur laquelle elle était gravée a disparu ; on l’avait sans doute trouvée aux alentours. La partie basse de la ville est formée de petites rues tortueuses, coupées d’escaliers raides et étroits, et flanquées de maisons à pignon. Plusieurs édifices et quelques hôtels dans le goût du temps de Louis XV décorent la ville haute, qui