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sous Pythagore, parcourut ensuite l’Égypte, et se fit enseigner l’astronomie. Ce fut après avoir recueilli toutes les sciences cultivées dans les pays civilisés qu’il retourna dans sa patrie. L’ascendant qu’il exerça dès lors sur ses compatriotes fut tel, qu’on l’honorait à l’égal de la divinité. Pour faire croire à son immortalité, il se retira dans une caverne, sous une montagne nommée Cogéon. Après s’être tenu caché pendant trois ans, il se montra tout à coup aux siens, leur assurant que la mort n’était pas à craindre, et que, dans le monde des âmes d’où il revenait, on vivait en face de Dieu, au sein d’une félicité éternelle.

La plupart des écrivains qui se sont occupés de la Transylvanie ont placé à Gogány la caverne du prophète. On doit croire qu’une raison sérieuse leur a fait adopter cette opinion, et qu’ils n’en ont pas cru seulement la similitude qu’on pourrait établir entre le nom du village et le mot Cogéon. La ressemblance en effet ne serait pas frappante, et d’ailleurs le nom de Gogány peut s’expliquer différemment par l’histoire du château. Il est plus probable qu’une tradition perpétuée jusqu’à ce jour aura consacré la caverne que les érudits assignent pour retraite à Zamolxis.

Ce ne serait pas la seule tradition qui remonterait à cette époque. Près de Maros Vásárhely est une fontaine qu’on appelle encore Puits du Roi, et qui porte ce nom en l’honneur d’un chef des Daces. Un auteur digne de