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du Porcher (Diszno Pásztor Kútja) rappelle l’adresse du pâtre qui éleva les premières cabanes sur le sol que pouvait recouvrir la peau d’un bœuf[1]. Elle tire son nom d’un Allemand appelé Hermann, venu de Nuremberg en Hongrie avec Gisèle de Bavière, femme de saint Étienne, et dont la dernière descendante est morte il y a quelques mois, pauvre et ignorée. Hermann agrandit le village qui porta d’abord le nom d’Hermannsdorf et y attira ses compatriotes. Peu à peu la ville prit de l’importance et devint la plus forte place de Transylvanie. C’est à Hermannstadt que se réfugiaient les hauts fonctionnaires de la province dans les temps de troubles. Marie-Thérèse voulut que la Diète y fût désormais convoquée, parce que ses bonnes murailles en faisaient un lieu sûr. Hermanstadt a eu la gloire de résister à toutes les attaques des Turcs ; ils ne l’ont jamais prise. Frappés de la quantité d’édifices couverts de tuiles (ce qui alors n’était pas commun) que renfermait cette cité, ils l’appelaient la Ville Rouge.

Cependant les guerres civiles qui désolaient continuellement la Transylvanie n’épargnèrent point Hermannstadt. En 1610 cette place ouvrit ses portes au prince Gabriel Báthori, qui la traita en ville prise d’assaut. Excité par les conseils de Jean Imreti, président de la Diète, et sous prétexte que les habitants

  1. Timon. Imago Hungariœ.