Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/228

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’une peinture, on serait tenté de croire que c’est là un dernier reflet de l’art bysantin, l’œuvre de quelque pauvre fugitif de Constantinople, triste peintre inconnu chassé par les Barbares. À cette époque la plus grande partie des Grecs demandèrent une patrie à l’occident, où ils réveillèrent le goût des arts et des sciences. Mais un certain nombre des exilés se rappelèrent qu’au nord de Bysance vivait le peuple qui avait été le dernier rempart de l’empire, et ils vinrent chercher refuge en Hongrie.

Il ne m’a pas été possible de trouver un fait, une date, qui jetât quelque lueur sur l’histoire de cet édifice, qui pût détruire ou confirmer mes hypothèses. Quand je demandai le nom du village, chacun me répondit en prononçant de son mieux à l’allemande, en sorte qu’il m’était assez difficile de retrouver la dénomination hongroise. Enfin, combinant toutes les variantes avec les noms que je voyais sur la carte et la position que j’assignais au village, j’en conclus qu’il s’appelait Darlócz.

Il a fallu, pour qu’un pareil monument subsistât en Transylvanie, qu’il fût caché dans une vallée reculée, loin des villes qui attiraient autrefois les pillards musulmans. Partout ailleurs on reconnaît les traces des Tatars, qui, à chaque invasion, prenaient régulièrement les mêmes routes, comme un torrent des montagnes, grossi par l’orage, s’échappe toujours par le même lit. Si j’oubliais les Turcs dans ces lieux tranquilles, ma