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sant le tour extérieur de l’édifice, je découvris plusieurs figures dont le coloris n’était pas sans éclat. Elles représentaient l’histoire de la Passion ; un saint Christophe se faisait également remarquer par son attitude et son costume, armé qu’il était d’une dague redoutable. Tout cela promettait beaucoup ; il était probable que l’intérieur de l’église offrirait encore plus d’intérêt. Je frappai donc à la porte, enhardi par l’odeur qui s’échappait des fenêtres de la maison voisine, dont le maître n’avait pas oublié l’heure de la soupe.

Dès mon entrée dans la petite église, je fus comme assailli par l’armée de saints qui couvrait les murs. Les parois et la voûte du chœur, tout était peint. Au dessus de l’autel, la cène, et autour les quatre évangélistes ; à droite et à gauche, des martyrs, des miracles, des figures de toutes grandeurs dominées par un Salomon et un David. Ailleurs, dans une niche gothique, le Christ, et au dessous, les deux rois saints de Hongrie, Étienne et Ladislas. Entre ces divins personnages sont jetées de fantastiques figures formées par quatre ailes, dont deux s’élèvent et deux s’abaissent, et portant, au point où elles se joignent, deux pieds et deux mains ouvertes. Ici les ailes sont complètement noires, là parfaitement blanches.

Un des côtés du chœur est occupé par deux groupes significatifs. De petits moines à l’œil doux se dirigent saintement vers un Christ de grandeur naturelle, en