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quait un village saxon. Une église gothique se voyait à l’extrémité, encore ceinte d’une muraille crénelée, et défendue par une grosse tour. La position de cette église dans une vallée romantique, l’étendue qu’avaient eue autrefois les massives constructions qui l’environnaient, me firent présumer que j’avais sous les yeux les restes d’un ancien couvent. Les religieux en effet choisissaient toujours avec un goût d’artiste le lieu où ils établissaient leur résidence et fortifiaient les monastères. D’ailleurs, avant la réforme, les couvents abondaient dans le pays des Saxons.

J’espérais trouver là quelque chose de curieux. Je me présentai à la porte de l’église ; elle était fermée. Malgré mes cris et mes appels aux passants, il n’y eut pas moyen de la faire ouvrir ; force fut de m’en aller comme j’étais venu, le pasteur et son bedeau étant à leurs vendanges. Cependant, je remarquai que le site devenait plus pittoresque à mesure que j’avançais ; je présumai donc que je ne tarderais pas à trouver les restes d’un second couvent, dont l’accès serait sans doute moins difficile. Je ne me trompais pas.

Nous passâmes peu après devant une petite église de village, dont le portail montrait encore quelques sculptures. Six légères colonnettes, soutenant des feuillages, étaient seules conservées ; mais on pouvait voir, que toute la façade avait été décorée avec soin. On reconnaissait ça et là quelques restes de peinture, et en fai-