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niches des sentinelles ; on reconnaît le point où les assiégeants devaient porter leurs efforts. À l’intérieur, mêmes souvenirs : des chambres dorées avec des médaillons enchâssés dans la boiserie ; quelques portraits historiques, celui entre autres du prince Kemény, en dolman rouge, la barbe longue, la tête rasée, et la main sur l’épée. Le portrait de Kemény trouve naturellement ici sa place. Sa sœur, Catherine Bethlen, possédait Keresd. Ce fut elle qui envoya son mari chercher le corps du prince, sur le champ de bataille de Nagy Szöllös, et qui le fit ensevelir dans le parc. On montre la pierre qui recouvrait le tombeau.

La chapelle est curieuse. On y reconnaît le même style que dans les salles de la tour. Il reste une chaire en pierre sculptée, où les fleurs de lis se montrent à côté du serpent tordu des Bethlen. On voit les mêmes armoiries sous la voûte. Nul ornement du reste. Les colonnettes de marbre qui décoraient la chapelle se trouvent, je ne sais pourquoi, dans le jardin, mêlées à d’autres débris à demi oubliés. Parmi les pierres qui gisent ainsi sur le sol on remarque une longue colonne rapportée d’Enyed, suivant la tradition, par un ancien maître du château, et qui paraît dater de l’époque romaine.

Un souvenir historique se rattache aux murs dépouillés de la chapelle. C’est là que Wolfgang Bethlen a imprimé son Histoire de Transylvanie, dans le courant du