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l’année précédente, avaient fait assassiner Gabriel Bethori à Grand-Varadein, furent condamnés en 1614 à être précipités du haut d’une tour. Megyes fut assiégé en 1705 par les partisans de François Rákótzi, commandés par le comte Forgáts. Jusque là les Révoltés avaient fait peu de sièges en règle, parce qu’ils ignoraient l’art de la guerre. Le marquis Désalleurs, lieutenant général des armées de Louis XIV, traversa la Turquie, et leur amena des ingénieurs français. L’un d’eux, appelé Damoiseau, fut chargé du siège de Megyes, que défendait une bonne garnison allemande. Il établit ses batteries convenablement ; mais, Forgáts les ayant changées contre son avis, le siège traîna en longueur. Après quelques assauts manqués, la ville capitula. Rákótzi put alors tourner toutes ses forces contre Rabutin, général des Impériaux, qu’il tenait étroitement bloqué dans Hermannstadt.

Aujourd’hui les murailles de Megyes entourent un espace beaucoup trop grand, car la population a diminué : on n’y compte que cinq mille habitants. Toutes les villes saxonnes ont le même aspect : une enceinte crénelée, quelques vieilles églises et peu de monde. Je crois que les Saxons ont tort de se plaindre du décroissement continuel de la population des villes : car, en masse, la nation ne diminue pas. Il faut donc que les habitants se répandent dans les villages, lesquels en effet s’agrandissent tous les jours. La cause de cette fluc-