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ment fondés, si établissement des bateaux à vapeur du Danube a nui effectivement à certaines cités commerçantes de Transylvanie : toujours est-il que les Arméniens se plaignent beaucoup. La population d’Ebesfalva a diminué, disent-ils. Beaucoup d’habitants vont chercher fortune ailleurs. Je veux croire que les renseignements qui m’ont été donnés sont exagérés ; mais on ne peut nier qu’il existe un certain malaise, qui va toujours empirant.

Jusqu’ici les Arméniens ont toujours passé pour riches. Actifs et intelligents, ils mettent dans les affaires plus de probité que les Juifs, et sont plus recherchés. On en rencontre beaucoup sur les chemins, qui se rendent d’une foire à l’autre, et apportent des étoffes de Vienne. Il est facile de les reconnaître à leur physionomie, qui a conservé le caractère tout à fait oriental. Depuis quelques années cependant ils ne se livrent plus exclusivement au commerce. Aujourd’hui les jeunes Arméniens étudient la médecine ou le droit : on peut croire qu’ils se rendront utiles dans les nouvelles professions qu’ils embrassent.

Il faut rendre aux Arméniens cette justice qu’ils remplissent en Transylvanie l’office de bons citoyens. Ils ont compris que l’union était nécessaire entre les nations diverses qui habitent le pays, et ne nourrissent pas ces préjugés aveugles qui la rendent impossible. Le droit de conquête a donné aux Hongrois la possession