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tholicisme, et prièrent le pape d’élever Oxendi à la dignité épiscopale. La cour de Rome accéda à leurs vœux ; mais le nouvel évêque fut pris par les Turcs, qui le retinrent trois ans dans les fers. Le bruit de ses vertus se répandit jusqu’à Vienne, et ce fut par égard pour lui que l’empereur Léopold traita les Arméniens avec bienveillance.

Après la mort d’Oxendi, il y eut une réaction chez les nouveaux convertis. L’évêque de Carlsbourg leur envoya un prêtre, Michel Theodorivicsi, qu’ils refusèrent d’accueillir, et qui partit pour Rome. Il reparut après deux ans d’absence, et recommença la conversion des Arméniens, qui depuis sont restés fidèles au catholicisme. Remarquons cependant que dans leurs églises la messe est dite non en latin, mais en langue arménienne.

Il se trouve à Ebesfalva un couvent d’Arméniens à la porte duquel je frappai. Le portier qui vint m’ouvrir, et à qui j’exprimai le désir de visiter le couvent, me conduisit dans la cour, où j’attendis la visite du supérieur. Ce dernier formait à lui seul toute la garnison de la place. Il n’y avait pas d’autres moines. Dans ce moment il employait les doux loisirs que lui laissaient ses faciles occupations à examiner de sa fenêtre ce qui se passait dans la rue. J’avais remarqué en venant sa belle tête orientale et sa barbe grise. J’appris avec plaisir du portier que mon moine était nécessairement le supérieur, et que c’était lui qui m’allait recevoir. En effet il entra