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vaincus émigrèrent. Après avoir campé en Crimée, ils parurent en Moldavie, où ils résolurent de se fixer. Menacés encore par les Turcs, ils se réfugièrent en Transylvanie, au temps de Michel I Apaffi. Dénués de ressources et encouragés par la protection du prince, ils se firent marchands ; ils se répandirent dans le pays pour y faire le commerce. Mais Léopold leur céda Ebesfalva, qui, à la mort d’Apaffi, était devenue propriété fiscale. Les Arméniens s’y réunirent, ainsi que dans une autre ville qui leur fut également accordée. Ces deux cités devinrent des entrepôts et prirent une certaine importance.

Dans l’origine, les Arméniens professaient l’hérésie d’Eutychès. Quelques uns d’entre eux embrassèrent le catholicisme, mais les abjurations d’abord ne furent pas nombreuses. En 1684 un Arménien, Oxendi Verircski, après avoir passé quatorze années à Rome, revint en Transylvanie dans le dessein de convertir ses compatriotes. Ceux-ci opposèrent une résistance inattendue. Conduits par leur évêque, ils citèrent devant les tribunaux le prédicateur venu de Rome, qui courut même des dangers. Oxendi ne perdit pas courage. Il s’attaqua à l’évêque schismatique, le convertit, et l’amena au cardinal Pallavicini, nonce à la cour de Pologne. Il envoya également en Pologne un prêtre arménien et huit des principaux membres de la nation, lesquels s’engagèrent, au nom de leurs compatriotes, à embrasser le ca-