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s’engageait, comme on sait, à respecter les libertés des Hongrois.

On voit encore à Ebesfalva les ruines du palais d’Apaffi dont il est fait mention dans le récrit du comte Bethlen. Ce sont de gros murs à demi détruits, des colonnes tronquées, des chapiteaux qui servent de bancs dans les cours. Au dessus d’une porte se montre une inscription latine à demi effacée. Il reste quelques fenêtres qui font comprendre quel était le caractère de l’édifice, une vieille tour qui tombe, et de vénérables lions de pierre sur lesquels les enfants montent en jouant. Tout cela attriste, peut-être parce qu’on croit relire l’histoire du pays. Ce château, dont les ruines sont considérables, semble avoir été hier emporté d’assaut.

Ebesfalva, du reste, n’a rien d’intéressant. On y a construit une grande église en style de Louis XV, qui, grâce à deux clochers bronzés, de forme bysantine, a un certain caractère. Cette ville n’est remarquable qu’en ce qu’elle est exclusivement habitée par des Arméniens.

Aux différentes nations qui se trouvaient déjà en Transylvanie vinrent se réunir quelques milliers d’Arméniens dans le courant du 17e siècle. Voici quel était le motif de cette émigration. Léon III, roi d’Arménie, laissa deux fils qui se disputèrent le trône. L’un d’eux appela à son aide les Persans et les Turcs, qui détruisirent la ville d’Ani, et égorgèrent les principaux habitants. Les