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diète de Bistritz, qui lui conféra la dignité de prince.

À peine la nouvelle de son élection est-elle répandue, que les Tatars arrivent par la Moldavie dans le pays des Sicules, et le mettent à feu et à sang. En même temps Ismaël, pacha de Bude, et Ali, pacha de Temesvàr, fondent sur la Transylvanie. Ils adressent un message à la diète : Ali engageait les Hongrois à choisir un autre prince, et promettait de ne pas troubler la paix. Kemény intercepte la lettre et la brûle. Puis, hors d’état de résister à ses ennemis, il gagne le nord de la principauté, pour rejoindre en Hongrie les troupes allemandes que Montecuculli conduisait à son secours. Furieux de voir consommée la révolte des Transylvains, les pachas abandonnent le pays aux ravages des Turcs et des Tatars. Un siècle après on reconnaissait encore les villages par lesquels ils avaient passé. « Qui pourrait dire sans larmes, s’écrie un chroniqueur, combien de chrétiens furent massacrés ou faits captifs ; combien de viols, d’incendies, de Crimes inouïs, furent conçus et exécutés par ces exécrables barbares ! »

Pour détacher les Transylvains du parti de Kemény, Ali résolut de faire élire un nouveau prince. Il ordonna à tous les comitats et à tous les sièges d’envoyer des députés pour former une diète. « Mais les courses des Tatars, qui s’étendaient de tous côtés, empêchèrent les députés de pouvoir arriver à Vásárhely. Ali-Pacha, irrité de cette prétendue résistance, toute forcée qu’elle