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Dès lors je mis moins d’abandon dans l’expression de mes sentiments.

Au temps de Benkö, les étudiants de Schœsbourg avaient le privilège de sonner les cloches de l’église Saint-Nicolas, et de figurer aux enterrements : ils percevaient pour cela une taxe. Ils avaient aussi la coutume de chanter quatre fois par an sous les fenêtres des habitants, ce qui leur rapportait un certain revenu. Cela se fait encore ailleurs. À la même époque, la veille de la communion, les bons bourgeois de cette ville allaient d’une porte à l’autre se demander mutuellement pardon de leurs offenses[1]. J’ignore s’ils ont conservé cette habitude patriarcale ; mais je puis assurer qu’aujourd’hui ils aiment beaucoup la danse.

Les Saxons sont fort laborieux, comme ils le répètent eux-mêmes trop naïvement : ce qui fait que le jour du repos ils aiment singulièrement le plaisir. Rien de plus juste. J’étais arrivé le dimanche précédent dans une bourgade saxonne, à Szász Régen, après une assez rude journée. Fatigué de la route, je cherchais une auberge passable. On m’indiqua la plus renommée, et je ne fus pas peu surpris, en y entrant, d’entendre exécuter des

  1. Quavis ferme die domenica, cœna Domini sacra œde administratur. Communicantes ipsi prœcedente Sabbato, pia sane consuetudine, vicinos adeunt, veniam ab iis, si forte offenderint, imperaturi. Benkö, ms.